Mardi 21
avril
La formule d'introduction
Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui
t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude.
2 anoķi JAHWE
elohéķa ašer hotsetiķa me-erets mitsrayim mi-bét avadim
5 L’Éternel descendit dans une nuée, se tint là auprès de
lui, et proclama le nom de l’Éternel. 6 Et l’Éternel passa
devant lui, et s’écria : L’Éternel, l’Éternel, Dieu
miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté
et en fidélité, 7 qui conserve son amour jusqu’à mille
générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché,
mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit
l’iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des
enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération !
8 Aussitôt Moïse s’inclina à terre et se prosterna.
8 Aussitôt Moïse s’inclina à terre et se prosterna.
Exode 34, 5-7
Pierre angulaire de la foi d'Israël,
les Dix commandements ornent aujourd'hui encore les synagogues comme
à Mulhouse par exemple. Le récit biblique du don de la loi à Moïse
sur le mont Horeb se trouve dans le livre de l'Exode au chapitre 20
mais ces premières tables de pierre, les Tables de la loi, sont
brisées par Moïse dans sa colère lorsqu'il découvre l'idolâtrie
du peuple sacrifiant au Veau d'or (Exode 32-33).
Alors même que le peuple venait à
peine de quitter l'Égypte après de nombreux prodiges, il ne faut
pas longtemps pour qu'il retourne à ses anciennes pratiques et
veuille redevenir un peuple comme les autres, avec ses dieux faits de
mains d'homme. Il est ainsi particulièrement significatif que le
moment où le peuple reçoit sa constitution soit aussi le moment où
il se révèle lui-même dans sa vérité et dans son désir d'une
religion commune aux autres peuples. L'absolu, les Tables, est ainsi
d'entrée présenté comme un horizon de perfection qui, par
définition, ne peut être atteint puisque comme tous les horizons il
est toujours devant nous et se découvre au fur et à mesure que nous
avançons vers lui. Les tables sont toujours à refaire, la Loi
toujours à redécouvrir.
C'est d'ailleurs aussi le sens de cette
formule d'introduction. Nous avons vu dans la méditation du Notre
Père que dans toutes les cultures antiques, le fait de nommer le
divin équivaut à en dire la puissance, ce qu'il est capable de
faire, quels sont ses attributs et qualités. Il s'agit de délimiter,
de définir, le divin. Et nous avons vu que la particularité du Dieu
d'Israël, c'est qu'il se nomme toujours lui-même. C'était déjà
le cas avec Abraham, puis avec ses descendants, puis avec Moïse au
buisson ardent. Lorsqu'il donne sa loi, il dit aussi qui il est et ce
qu'il fait. Ou plus exactement ce qu'il a fait. Il se présente comme
le libérateur de la servitude mais il le fait d'une manière tout à
fait particulière qui va marquer l'originalité de la foi d'Israël
et va ensuite caractériser la foi chrétienne : sous la forme
d'un dialogue « JE – TU » !
L'Éternel Dieu d'Israël s'adresse au
peuple et par là à chacun de ses membres et donc aussi à chacun
d'entre nous en se présentant comme « TON Dieu »,
signifiant par là que peu importent les religions des autres
peuples, leurs coutumes, leurs modes de vies. Ce qui est en jeu est
avant tout la relation que chacun entretient ou non avec le divin. Et
ce Dieu qui s'adresse au peuple ne s'adresse pas à lui en tant que
propriétaire ou maître tyrannique mais comme celui qui a libéré.
La loi de Dieu ne se présente ainsi paradoxalement pas de « droit
divin ». Elle n'est pas de l'ordre de l'arbitraire mais au
titre d'une action bénéfique en notre faveur.
Dès le don de la Loi, l'action de Dieu
en notre faveur s'avère antérieure à la conscience même que nous
en avons. Et le fait qu'il s'agisse d'une action de libération va
définir le cadre et l'intention de cette loi et plus généralement
de l'alliance que ce Dieu veut conclure avec nous. Puisqu'il se
présente comme libérateur, la Loi doit être, elle aussi, toujours
comprise comme une libération de tout ce qui nous empêche d'être
pleinement libres, pleinement fraternels et solidaires les uns des
autres, en un mot d'être pleinement humains.
---------------------Durant la période du confinement, nous continuons à vous proposer des méditations quotidiennes. C'est une manière de réfléchir au monde que nous voulons construire ensemble après cette crise dont nous tardons encore à comprendre toutes les conséquences.
Après la méditation du Notre Père, revu et corrigé par Simone Weil, puis les Béatitudes, nous continuons notre série avec le Décalogue.
Les méditations sont publiées chaque jour à 10h, elles peuvent aussi vous être envoyées chaque jour sur simple demande.
Les dix commandements: Exode 20, 2-17
Mardi 21 avril : Je suis l’Éternel, ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, dela maison de servitude.
Mercredi 22 avril : Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
Jeudi 23 avril : Tu ne te feras pas d'idoles, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent. 6 et qui use de bienveillance jusqu’à mille (générations) envers ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.
Vendredi 24 avril : Tu ne prendras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain.
Samedi 25 avril : Souviens-toi du jour du repos, pour le
sanctifier. 9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton
ouvrage. 10 Mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton
Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta
fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni
l’étranger qui réside chez toi. 11 Car en six jours l’Éternel
a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il
s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel
a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.
Dimanche 26 avril : Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
Lundi 27 avril : Tu ne commettras pas de meurtre.
Mardi 28 avril : Tu ne commettras pas d’adultère.
Mercredi 29 avril : Tu ne commettras pas de vol.
Jeudi 30 avril : Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Vendredi 1er mai : Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain.
Lundi 2 mai : Dix commandements pour notre époque.
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