Dix commandements pour notre époque.

Samedi 2 mai – Des commandements pour notre époque

Je suis l’Éternel, ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude.
Je suis l'Éternel ton Dieu qui te libère du destin et de toute fatalité.

Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
Tu ne renonceras à cette liberté devant aucun pouvoir.

Tu ne te feras pas d'idoles, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent. 6 et qui use de bienveillance jusqu’à mille (générations) envers ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.
Tu ne renonceras à cette liberté devant aucune idéologie, aucune illusion, aucune séduction, qu'elles soient religieuses, politiques, économiques ou sociales. Tu ne laisseras baillonner ta conscience par aucun discours qui prétendrait penser à ta place, car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui protège, qui dissipe le mensonge et qui enseigne ceux qui le suivent.

Tu ne prendras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain.
Sois digne du nom que tu as reçu, fidèle à la parole que tu as donnée et responsable de tes actes.

Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. 9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. 10 Mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside chez toi. 11 Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.
Vis dans l'imitation de ton Dieu et garde en toute chose la mesure du sens créateur et libérateur de ce que tu fais.

Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
Vis de manière à ce que tes parents, tes enfants, ton conjoint, tes amis, tes collègues, tes concitoyens soient fiers de l'être.

Tu ne commettras pas de meurtre.
Choisis la vie en toutes circonstances.

Tu ne commettras pas d’adultère.
Sois digne de la confiance de la personne qui t'aime.

Tu ne commettras pas de vol.
Choisis l'intégrité et la dignité de tous les humains.

Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Aie le courage de la vérité de l'autre.

Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain.
Réjouis-toi toujours du bien que tu peux faire à ton prochain, tu ne confondras pas l'être et l'avoir.

Arrivés au terme de notre méditation du Décalogue, qui comme toute méditation ne saurait être exhaustive et pourrait toujours être enrichie, complétée, précisée, et comme nous l'avions fait pour les Béatitudes, nous vous proposons ci-dessus une version personnelle du Décalogue. Et toujours, comme nous l'avions fait pour les Béatitudes, nous vous proposons de nous adresser votre Décalogue personnel que nous pourrions publier si vous en êtes d'accord.

Chacune de ces reformulations n'a évidemment pas prétention à remplacer la version originale mais à en proposer une interprétation, convaincus que nous sommes que la Parole de Dieu n'est pas gravée dans la pierre, fut-ce celle des Tables de la Loi, mais toujours sujette d'une actualisation pour chaque époque de l'humanité.

D'autant que, comme vous l'aurez remarqué, la Loi n'est pas comprise ici comme un catalogue d'interdits mais comme autant d'invitations à choisir une vie à la hauteur de l'espérance qui nous est donnée par ce Dieu qui, décidément, fait alliance avec l'humanité et avec chacun d'entre nous.

Une différence d'interprétation que l'on retrouve dans les mots employés pour désigner le concept même de « loi ».

Le mot grec « nomos, νόμος », qui traduit l'hébreu « thora, תּוֹרָה », est lié à la notion de « rempart », d'organisation et de fondement. La loi, le nomos, que l'on peut aussi appeler la « coutume », constitue la Cité grecque, celle qu'il faut respecter, au sens de défendre, c'est la loi à laquelle il faut obéir pour être digne de sa condition de citoyen libre de sa cité.

À l'inverse, l'hébreu « thora » correspond à un peuple en mouvement, qui n'est pas enclos dans les limites d'une Cité, ni d'une terre particulière. La thora n'est pas une loi au sens grec « ce n'est pas l'ordre, mais l'orientation ; pas la Loi, mais la Voie, la route sur laquelle est possible un cheminement en commun1».

En ce sens, le mot « thora » auraît pû être traduit, non par « nomos » comme le fait l'apôtre Paul dans l'épitre aux Romains, mais par « hodos (ὁδός) » comme le fait l'évangéliste Jean lorsqu'il fait dire à Jésus lui-même : « Je suis le chemin (hodos), la vérité et la vie » (Jean 14, 6).

Envisager le Décalogue, non comme les dix barreaux d'une prison mais comme les balises d'un chemin, ou d'un chenal qui guident le navire pour sortir du port, permet à la fois de sortir de l'affrontement stérile entre la Loi et l'Évangile, entre la Loi et la Grâce, ou entre la Loi et l'Amour, et de s'engager sereinement et résolument dans cette aventure commune entre Dieu et les hommes qu'est l'alliance où nous sommes appelés, non à obéir par crainte de sanctions mais à participer en vue d'un monde nouveau.

Pour exister, ce chemin n'a pas besoin de grande réalisation, ni d'Église, ni d'État, car il commence là où tout commence et tout finit : dans notre cœur, dans notre conscience, dans notre pensée. Il ne sert à rien d'attendre que tous les autres s'y mettent, il suffit qu'un seul commence pour que le Royaume de Dieu soit déjà là, au milieu de nous.

1 André Néher, Moïse et la vocation juive, Seuil, 1956, p. 104.

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Durant la période du confinement, nous continuons à vous proposer des méditations quotidiennes. C'est une manière de réfléchir au monde que nous voulons construire ensemble après cette crise dont nous tardons encore à comprendre toutes les conséquences.

Après la méditation du Notre Père, revu et corrigé par Simone Weil, puis les Béatitudes, nous continuons notre série avec le Décalogue.

Les méditations sont publiées chaque jour à 10h, elles peuvent aussi vous être envoyées chaque jour sur simple demande.
Les dix commandements: Exode 20, 2-17

Mardi 21 avril : Je suis l’Éternel, ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, dela maison de servitude.

Jeudi 23 avril : Tu ne te feras pas d'idoles, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent. 6 et qui use de bienveillance jusqu’à mille (générations) envers ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.

Vendredi 24 avril : Tu ne prendras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain.
Samedi 25 avril : Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. 9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. 10 Mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside chez toi. 11 Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.

Dimanche 26 avril : Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne.

Mercredi 29 avril : Tu ne commettras pas de vol.
Jeudi 30 avril : Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

Vendredi 1er mai : Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain.

Lundi 2 mai : Dix commandements pour notre époque.

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