Mercredi
29 avril – le 8e commandement
15 לֹ֣֖א
תִּֿגְנֹֽ֔ב׃ ס
15
lo tignov
1 Jésus entra dans Jéricho et traversa la ville. 2 Alors un
homme du nom de Zachée qui était chef des péagers et qui était
riche 3 cherchait à voir qui était Jésus ; mais il ne le
pouvait pas, à cause de la foule, car il était de petite taille. 4
Il courut en avant et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu’il
devait passer par là. 5 Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit,
il leva les yeux et lui dit : Zachée, hâte-toi de descendre ;
car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison. 6 Zachée se
hâta de descendre et le reçut avec joie. 7 À cette vue, tous
murmuraient et disaient : Il est allé loger chez un homme
pécheur. 8 Mais Zachée, debout devant le Seigneur, lui dit :
Voici, Seigneur : Je donne aux pauvres la moitié de mes biens,
et si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends
le quadruple. 9 Jésus lui dit : Aujourd’hui le salut est venu
pour cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham.
10 Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était
perdu.
Luc 19, 1-10
En 1942, l'essayiste anglais George
Orwell écrivait « Nous vivons tous de la spoliation des
coolies1
asiatiques et ceux d'entre nous qui sont « éclairés »
clament d'une seule voix que ces coolies devraient se voir accorder
la liberté ; mais notre niveau de vie, condition de notre
« esprit éclairé », exige que la spoliation se
poursuive. » et il en déduit dans une formule choc « Tous
les humanistes sont des hypocrites »2.
Ce que George Orwell dénonce, ce n'est
pas le fait d'être un humaniste ni de vouloir accorder la liberté
aux travailleurs exploités dans l'empire britannique mais la
contradiction entre l'intention et les conditions de réalisation de
cette intention. Pour avoir conscience de l'injustice sur lesquelles
sont fondées nos sociétés développées il faut bénéficier d'un
ensemble de conditions de vie, liberté de la presse, liberté de
circulation, liberté culturelle, capital financier et culturel, en
bref d'un ensemble de choses rendues possibles justement par la
prospérité collective acquise du fait de cette injustice du
commerce mondial. Comment refuser cette spoliation, dont nous sommes
autant victimes que coupables, tout en préservant les conditions de
liberté qui nous permettent de la refuser ?
S'il nous faut imaginer ce fameux monde
d'après la pandémie, faut-il donc renoncer à tout ce qui fait
l'ordinaire de nos existences pour respecter le huitième
commandement ? Et comme Zachée rendre le quadruple de tout ce
que nous avons acquis ?
La culture protestante a toujours fait
sienne un idéal de sobriété et de frugalité pour lequel la valeur
vient du travail, lequel doit être rémunéré à son juste prix. La
prise de conscience de l'impasse économique, environnementale et
politique, d'une société de surconsommation de produits à bas prix
sans véritable besoin et destinés à être jetés et remplacés en
un cycle sans fin, doit nous amener à nous interroger sur nos choix
dont nos actes d'achats sont les plus courants finalement. Jésus n'a
pas demandé à Zachée d'abandonner son métier, pourtant « le
salut est entré dans (sa) maison » en raison de sa prise de
conscience.
En fonction de nos possibilités,
privilégier le produit de qualité réalisé dans des conditions
décentes pour l'ouvrier, dans le respect de l'agriculteur, revient à
refuser de voler son prochain. C'est également instaurer une
conscience des « communs », de ce qui ne peut être
source de profits parmi lesquels la santé, l'alimentation, les
services publics, l'éducation, les écosystèmes, en bref tout ce
qui constitue les conditions d'une vie décente permettant à chacun
d'exercer sa liberté. Ce n'est rien de moins que refonder une
société. Une préservation de ce qu’est un bien commun, un
service public
C'est bien sûr une profonde remise en
perspective de nos modes de vie mais la loi, les prophètes et
l'évangile ne sont pas des manuels de consolation ni de résignation
prenant simplement acte de ce que nous sommes et approuvant nos modes
de vie. L'amour, tel qu'il se présente dans le Décalogue, est une
prescription qui nous dit ce que l'humain doit être et doit faire
pour prétendre véritablement aimer Dieu et son prochain comme
lui-même.
1 Les
« coolies » sont des miséreux employés à la tâche,
c'est l'équivalent des « prolétaires » ou des
« serfs ».
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Durant
la période du confinement, nous continuons à vous proposer des
méditations quotidiennes. C'est une manière de réfléchir au monde que
nous voulons construire ensemble après cette crise dont nous tardons
encore à comprendre toutes les conséquences.
Après la méditation du Notre Père, revu et corrigé par Simone Weil, puis les Béatitudes, nous continuons notre série avec le Décalogue.
Les méditations sont publiées chaque jour à 10h, elles peuvent aussi vous être envoyées chaque jour sur simple demande.
Après la méditation du Notre Père, revu et corrigé par Simone Weil, puis les Béatitudes, nous continuons notre série avec le Décalogue.
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Les dix commandements: Exode 20, 2-17
Mardi 21 avril : Je suis l’Éternel, ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, dela maison de servitude.
Mercredi 22 avril : Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
Jeudi 23 avril : Tu ne te feras pas d'idoles, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent. 6 et qui use de bienveillance jusqu’à mille (générations) envers ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.
Vendredi 24 avril : Tu ne prendras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain.
Samedi 25 avril : Souviens-toi du jour du repos, pour le
sanctifier. 9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton
ouvrage. 10 Mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton
Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta
fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni
l’étranger qui réside chez toi. 11 Car en six jours l’Éternel
a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il
s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel
a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.
Dimanche 26 avril : Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
Lundi 27 avril : Tu ne commettras pas de meurtre.
Mardi 28 avril : Tu ne commettras pas d’adultère.
Mercredi 29 avril : Tu ne commettras pas de vol.
Jeudi 30 avril : Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Vendredi 1er mai : Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain.
Lundi 2 mai : Dix commandements pour notre époque.
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