Dimanche
26 avril – le 5e commandement
Honore ton père et ta mère, afin
que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu,
te donne.
12 כַּבֵּ֥ד
אֶת־אָבִ֖יךָ וְאֶת־אִמֶּ֑ךָ לְמַ֨עַן֙
יַאֲרִכ֣וּן יָמֶ֔יךָ עַ֚ל הָאֲדָמָ֔ה
אֲשֶׁר־יְהוָ֥ה אֱלֹהֶ֖יךָ נֹתֵ֥ן לָֽךְ׃
ס
12 kabbed
et-aviķa wë-et-immeķa lë-maan yaariķun yaméķa al-ha-adama
ašer-JAHWE elohéķa noten laķ
46 Comme Jésus parlait encore à la foule, sa mère, et ses
frères se tenaient dehors et cherchaient à lui parler. 47 Quelqu’un
lui dit : Ta mère et tes frères se tiennent dehors et
cherchent à te parler. 48 Mais Jésus répondit à celui qui le lui
disait : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? 49
Puis il étendit la main sur ses disciples et dit : Voici ma
mère et mes frères. 50 En effet, quiconque fait la volonté de mon
Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère et ma sœur et
ma mère.
Matthieu 12, 46-50
Avant toute chose, on peut remarquer la
modernité de ce commandement qui met sur le même pied d'égalité
le père et la mère qui sont autant honorables l'un que l'autre. Ce
qui, dans une société patriarcale antique, est tout à fait inouï.
Il suffit de se souvenir de Télémaque qui, en réalité, ne se
soucie guère du sort de sa mère Pénélope mais seulement du fait
que les prétendants mangent son bien. Et s'il cherche son père,
Ulysse, c'est uniquement parce qu'il ne tire sa légitimité que de
ce dernier. Pour les Anciens, la mère est plus un bien qu'on échange
ou qu'on convoite qu'une personne à honorer. Cette égalité de
dignité parentale est déjà en soi un apport considérable à la
prise de conscience de la dignité humaine en général qu'institue
la Loi.
Après le rapport avec le divin, objet
des quatre premiers, le cinquième commandement définit aussi le
cadre de l'exercice de la loi, c'est-à-dire l'ensemble de la vie
humaine dans la diversité des rapports sociaux, politiques,
historiques, économiques et éthiques. La cellule familiale, quelle
que soit sa forme variable dans l'histoire, est la base de la vie en
société. C'est en effet dans le rapport, positif ou négatif,
harmonieux ou douloureux, avec son père et sa mère que tout
individu se construit. Le triangle relationnel de la petite enfance
est essentiel et déterminant pour le développement ultérieur du
futur adulte qu'est l'enfant.
C'est en tant que modèle de
l'organisation de la société dans son ensemble que la cellule
familiale est ainsi l'articulation entre l'amour pour Dieu et l'amour
pour le prochain. Les spécialistes contemporains de la psychologie
de l'enfant n'utilisent certes pas les termes bibliques mais la
notion de « projet parental » est particulièrement
intéressante pour comprendre ce qui est ici en jeu. La filiation
n'est pas une affaire de biologie seulement mais d'éducation et
d'adoption, de transmission et d'appropriation. Toute personne jetée
dans le monde à la naissance le découvre par le biais de ceux qui
l'éduquent, en prennent soin et lui transmettent leur vision du
monde et de la vie, à la fois pour le meilleur et pour le pire.
Cette intention des parents, qu'ils
soient naturels ou non, est faite d'espérances, d'inquiétudes, de
désirs et d'appréhensions. Chacun et chacune d'entre nous est le
résultat de cet amalgame qui nous vient d'ailleurs. Mais nous ne
nous y limitons pas non plus. Nous sommes aussi le résultat de
toutes les rencontres ultérieures ainsi que des circonstances
heureuses ou malheureuses de l'existence. Enfin, nous sommes aussi le
fruit de nos décisions et de notre manière d'en assumer ou non les
conséquences, d'en cultiver les cohérences et d'en élaborer une
intelligence du monde. Autrement dit, de notre manière d'élargir le
modèle de nos représentations familiales à l'échelle non plus de
la famille mais de l'ensemble de nos relations sociales.
De la même manière que Jésus
étendait son cercle familial à la communauté de tous ceux qui
« font la volonté de (son) Père », « honorer père
et mère » devient ainsi le modèle de la prise de conscience
de tout ce que nous devons aux autres. Et cette conscience suit des
cercles concentriques, allant de nos parents à nos enfants pour
rester dans la généalogie, à notre conjoint ou partenaire de vie
pour rester dans la famille, mais aussi à nos amis, à nos collègues
ou nos concitoyens, en bref aux diverses manières que nous avons de
faire société au sens le plus large possible.
« Honorer père et mère »
tout en « faisant la volonté de (Dieu) » est alors une
autre manière de dire aujourd'hui, dans l'esprit du Notre Père (cf.
notre méditation de « Notre
Père qui es aux cieux ! »), « accorder toute notre
attention à tous ceux qui ont besoin de nous ».
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Durant
la période du confinement, nous continuons à vous proposer des
méditations quotidiennes. C'est une manière de réfléchir au monde que
nous voulons construire ensemble après cette crise dont nous tardons
encore à comprendre toutes les conséquences.
Après la méditation du Notre Père, revu et corrigé par Simone Weil, puis les Béatitudes, nous continuons notre série avec le Décalogue.
Les méditations sont publiées chaque jour à 10h, elles peuvent aussi vous être envoyées chaque jour sur simple demande.
Après la méditation du Notre Père, revu et corrigé par Simone Weil, puis les Béatitudes, nous continuons notre série avec le Décalogue.
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Les dix commandements: Exode 20, 2-17
Mardi 21 avril : Je suis l’Éternel, ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, dela maison de servitude.
Mercredi 22 avril : Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
Jeudi 23 avril : Tu ne te feras pas d'idoles, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent. 6 et qui use de bienveillance jusqu’à mille (générations) envers ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.
Vendredi 24 avril : Tu ne prendras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain.
Samedi 25 avril : Souviens-toi du jour du repos, pour le
sanctifier. 9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton
ouvrage. 10 Mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton
Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta
fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni
l’étranger qui réside chez toi. 11 Car en six jours l’Éternel
a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il
s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel
a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.
Dimanche 26 avril : Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
Lundi 27 avril : Tu ne commettras pas de meurtre.
Mardi 28 avril : Tu ne commettras pas d’adultère.
Mercredi 29 avril : Tu ne commettras pas de vol.
Jeudi 30 avril : Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Vendredi 1er mai : Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain.
Lundi 2 mai : Dix commandements pour notre époque.
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