Mercredi 22
avril – Le 1er commandement
Tu n’auras pas d’autres dieux
devant ma face.
3 lo yihye-lëķa elohim axerim al-panaya
1 Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour
être tenté par le diable.
(…)
8 Le diable le transporta encore sur une montagne très haute, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire. 9 et lui dit : Je te donnerai tout cela, si tu te prosternes et m’adores. 10 Jésus lui dit : Retire-toi Satan ! Car il est écrit :Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et à lui seul, tu rendras un culte. 11 Alors le diable le laissa. Et voici que des anges s’approchèrent de Jésus pour le servir.
(…)
8 Le diable le transporta encore sur une montagne très haute, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire. 9 et lui dit : Je te donnerai tout cela, si tu te prosternes et m’adores. 10 Jésus lui dit : Retire-toi Satan ! Car il est écrit :Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et à lui seul, tu rendras un culte. 11 Alors le diable le laissa. Et voici que des anges s’approchèrent de Jésus pour le servir.
Matthieu 4, 1-11
Dans le désert, au moment de la
révélation de la loi de Dieu à Moïse, le peuple d'Israël est
dans un entre-deux. Il vient de quitter l'Égypte et son système
religieux millénaire où l'organisation des dieux est un reflet de
l'organisation politique et sociale, le pharaon étant la
représentation ultime du divin sur la terre. Il se dirige vers la
Terre promise, ce pays de Canaan où vivait son ancêtre Abraham mais
où les divinités pullulent dans la grande diversité des peuples de
ce pays.
Entre le système égyptien, cohérent
dans sa globalité et la multitude des dieux, chacun ayant un usage
particulier et des formes nombreuses, le peuple dans le désert doit
choisir. Mais non pas entre ces deux systèmes religieux, non pas
entre les dieux organisés et la foule sans ordre, mais choisir un
Dieu radicalement différent de celui de tous les peuples. Ce Dieu
libérateur est « l'Éternel, ton Dieu (Jahwé elohéķa), tu
n'auras pas d'autres Elohim ». L'opposition entre le singulier et le pluriel du mot « El' » (Dieu), elohéķa, Dieu pour toi, Elohim, dieux pour eux,
souligne la particularité de ce Dieu qui se définit avant tout comme
libérateur. Littéralement, il dit « Je suis ton dieu, tu n'as pas besoin de ceux des autres ».
Cette conscience du caractère particulier de l'Éternel
évoluera au temps des prophètes vers un monothéisme strict, Jahwé
devenant le seul Dieu existant, tous les autres étant des
simulacres, c'est-à-dire des images mensongères. Dans la tradition
liturgique, les deux premiers commandements ont souvent été réunis
pour mieux souligner la nécessité de refuser le mensonge que
constitue toute forme de représentation de Dieu. Il s'agissait
notamment dans le contexte des premières Églises chrétiennes de se
distinguer dans le monde gréco-romain où le divin habite sa statue.
Mais restons-en pour le moment à ce premier commandement de ne
rendre de culte qu'à un seul.
C'est en tout cas ainsi que Jésus
lui-même le comprend dans sa réponse au tentateur dans le désert.
Pour l'éprouver, le diable lui promet la puissance et la domination
sur tous les peuples de la terre. Ce faisant le diable prétend
détenir cette puissance et pouvoir la donner à qui il veut. C'est
précisément ce mensonge que Jésus dénonce. Il sait bien, lui, que
cette prétention de Satan est fausse. Le monde n'est pas au pouvoir
du mal et Jésus sait que « À l’Éternel la terre et ce
qu’elle renferme, Le monde et ceux qui l’habitent ! »
(Psaume 24, 1).
La liberté offerte au peuple, et à
nous en tant que nous en sommes les héritiers, ne doit pas être
sacrifiée devant aucun autre pouvoir prétendant à l'absolu sur la
terre ou dans le ciel. Contrairement à l'Égypte où la puissance
royale se fondait sur une légitimité divine, contrairement à
Canaan où la multiplicité des dieux reflétait la multiplicité des
pouvoirs humains, le fidèle du Dieu biblique sait qu'aucun pouvoir
humain ne peut prétendre détenir une quelconque légitimité
religieuse. Les idéologies totalitaires de notre époque qui,
chacune à leur manière, prétendent faire le bonheur des peuples
sont autant de superstitions et de faux dieux.
Ne rendre de culte qu'au Dieu
libérateur, c'est remettre tous les pouvoirs humains, qu'ils soient
politiques, sociologiques, économiques, techniques ou religieux à
leur place. C'est n'abandonner notre liberté devant aucun pouvoir.
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Durant la période du confinement, nous continuons à vous proposer des méditations quotidiennes. C'est une manière de réfléchir au monde que nous voulons construire ensemble après cette crise dont nous tardons encore à comprendre toutes les conséquences.
Après la méditation du Notre Père, revu et corrigé par Simone Weil, puis les Béatitudes, nous continuons notre série avec le Décalogue.
Les méditations sont publiées chaque jour à 10h, elles peuvent aussi vous être envoyées chaque jour sur simple demande.
Les dix commandements: Exode 20, 2-17
Mardi 21 avril : Je suis l’Éternel, ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, dela maison de servitude.
Mercredi 22 avril : Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
Jeudi 23 avril : Tu ne te feras pas d'idoles, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent. 6 et qui use de bienveillance jusqu’à mille (générations) envers ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.
Vendredi 24 avril : Tu ne prendras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain.
Samedi 25 avril : Souviens-toi du jour du repos, pour le
sanctifier. 9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton
ouvrage. 10 Mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton
Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta
fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni
l’étranger qui réside chez toi. 11 Car en six jours l’Éternel
a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il
s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel
a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.
Dimanche 26 avril : Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
Lundi 27 avril : Tu ne commettras pas de meurtre.
Mardi 28 avril : Tu ne commettras pas d’adultère.
Mercredi 29 avril : Tu ne commettras pas de vol.
Jeudi 30 avril : Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Vendredi 1er mai : Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain.
Lundi 2 mai : Dix commandements pour notre époque.
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