Vendredi
24 avril – le 3e commandement
Tu ne prendras pas le nom de
l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne tiendra
pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain.
7 לֹ֥א
תִשָּׂ֛א אֶת־שֵֽׁם־יְהוָ֥ה אֱלֹהֶ֖יךָ
לַשָּׁ֑וְא כִּ֣י לֹ֤א יְנַקֶּה֙ יְהוָ֔ה
אֵ֛ת אֲשֶׁר־יִשָּׂ֥א אֶת־שְׁמֹ֖ו
לַשָּֽׁוְא׃ פ
7 lo tişa
et-šem-JAHWE elohéķa lašawki lo yënaqqe JAHWE et ašer-yişa
et-šëmo lašawf
1
Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en
être vus, (…) 2 Quand donc tu fais l’aumône, ne sonne pas de la
trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues
et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes. (…) 5
Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à
prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour se
montrer aux hommes. En vérité je vous le dis, ils ont reçu leur
récompense.
Matthieu 6, 1-5
La loi est la charte du Royaume de
Dieu. Elle est la constitution que l'Éternel Dieu donne au peuple
qu'il s'est choisi pour confirmer leur alliance. Une alliance déjà
conclue en leur temps avec les patriarches, Abraham, Isaac et Jacob
puis avec Moïse dans le secret du désert. Une alliance maintenant
étendue à l'ensemble du peuple sorti d'Égypte et en route vers ce
pays étranger, ce pays d'où venaient les ancêtres. Le pays de
Canaan, l'actuelle Palestine, est certes une terre au sens
géographique mais c'est avant tout une utopie. Exactement comme
l'était la Terre d'Israël pour les affligés (voir notre méditation
de la seconde béatitude, 13 avril 2020) qui sont entre la terre
d'exil et la terre de la promesse.
Situation exemplaire de notre propre
situation, qu'elle soit individuelle, collective ou sociale. La crise
sanitaire que nous vivons nous rend conscients de notre situation
d'exilés, de notre situation de l'entre-deux, entre cette « vie
d'avant » et « celle d'après qui ne pourra plus être la
même ». À entendre les promesses « plus rien ne sera
comme avant » mais aussi à entendre les espérances « on
veut retrouver notre vie d'avant », nous prenons conscience
qu'il nous faut choisir ce que nous voulons retrouver de « l'avant »
dans « l'après ». Si nous voulons que reviennent les
« jours heureux » de l'insouciance et de l'exploitation à
outrance, des dérèglements de l'environnement et du libre cours
laissé à notre volonté de puissance ou si nous voulons que
reviennent les « jours heureux » de la responsabilité,
de la lutte pour la justice entre les hommes et pour la préservation
de notre jardin commun, ce monde qui nous est donné !
Lorsque l'Éternel Dieu interdit à son
peuple « d'invoquer son nom en vain », c'est un appel à
la sincérité, à la vérité et à la cohérence. Nous ne pouvons
pas vouloir que cesse la catastrophe sans vouloir en même temps,
sincèrement, que cessent les causes profondes qui nous y ont mené.
Pour prendre une métaphore, nous ne pouvons espérer que la forêt
cesse de brûler si nous continuons à jouer avec les allumettes.
Il est évident pour tout le monde que
pour s'aimer il faut être deux. « Prendre le nom de… »,
c'est s'inscrire dans une communauté de volonté, s'inscrire dans
une généalogie et fonder un projet de vie en commun. Il en va de
même pour l'alliance entre Dieu et l'Homme. Toute alliance passe par
un serment où chacun s'engage à respecter les termes du contrat.
Cette sincérité du contrat est à la base du contrat social comme
de toute promesse échangée entre les hommes. Elle se fonde sur une
confiance réciproque, à laquelle nous aspirons tous dans nos
relations humaines.
C'est exactement ce qui est en jeu dans
ce troisième commandement. À la promesse de Dieu de faire sa part,
de veiller sur son peuple et de le conduire en terre d'utopie,
correspond l'engagement sincère du peuple de respecter sa part, à
savoir ici vivre conformément à la charte du Royaume. Ou, pour le
dire autrement, il s'agit de ne pas demander à Dieu d'agir si nous
ne sommes pas prêts nous-mêmes à agir dans le même sens. C'est ne
pas être hypocrites en espérant que le monde change sans que rien
ne change pour nous-mêmes. De même, nous ne pouvons prendre le nom
de chrétiens si nous ne sommes pas prêts à vivre les vertus de la
foi chrétienne. Le troisième commandement nous incite à une
véritable coopération avec Dieu.
Ne pas invoquer le nom de l'Éternel en
vain, c'est ne pas se résoudre à ce que le monde, ce monde, le seul
qui nous soit donné, aille à vau-l'eau et s'abîme irrémédiablement
mais être des acteurs de sa transformation en cette terre qui nous
est promise.
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Durant
la période du confinement, nous continuons à vous proposer des
méditations quotidiennes. C'est une manière de réfléchir au monde que
nous voulons construire ensemble après cette crise dont nous tardons
encore à comprendre toutes les conséquences.
Après la méditation du Notre Père, revu et corrigé par Simone Weil, puis les Béatitudes, nous continuons notre série avec le Décalogue.
Les méditations sont publiées chaque jour à 10h, elles peuvent aussi vous être envoyées chaque jour sur simple demande.
Après la méditation du Notre Père, revu et corrigé par Simone Weil, puis les Béatitudes, nous continuons notre série avec le Décalogue.
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Les dix commandements: Exode 20, 2-17
Mardi 21 avril : Je suis l’Éternel, ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, dela maison de servitude.
Mercredi 22 avril : Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
Jeudi 23 avril : Tu ne te feras pas d'idoles, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent. 6 et qui use de bienveillance jusqu’à mille (générations) envers ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.
Vendredi 24 avril : Tu ne prendras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain.
Samedi 25 avril : Souviens-toi du jour du repos, pour le
sanctifier. 9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton
ouvrage. 10 Mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton
Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta
fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni
l’étranger qui réside chez toi. 11 Car en six jours l’Éternel
a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il
s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel
a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.
Dimanche 26 avril : Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
Lundi 27 avril : Tu ne commettras pas de meurtre.
Mardi 28 avril : Tu ne commettras pas d’adultère.
Mercredi 29 avril : Tu ne commettras pas de vol.
Jeudi 30 avril : Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Vendredi 1er mai : Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain.
Lundi 2 mai : Dix commandements pour notre époque.
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