Lundi 13
avril, lundi de Pâques
Heureux ceux qui pleurent, car ils
seront consolés !
(Makarioi hoi penthountes
Hoti autoi paraklêthêsontai)
Voici que les jours viennent,
— Oracle de l’Éternel —,
Où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda
Une alliance nouvelle,
Non comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères,
Le jour où je les ai saisis par la main
Pour les faire sortir du pays d’Égypte,
Alliance qu’ils ont rompue,
Quoique je sois leur maître,
— Oracle de l’Éternel.
Mais voici l’alliance
Que je conclurai avec la maison d’Israël,
Après ces jours-là,
— Oracle de l’Éternel — :
Je mettrai ma loi au-dedans d’eux,
Je l’écrirai sur leur cœur ;
Je serai leur Dieu,
Et ils seront mon peuple.
Celui-ci n’enseignera plus son prochain,
Ni celui-là son frère, en disant :
Connaissez l’Éternel !
Car tous me connaîtront,
Depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand,
— Oracle de l’Éternel — ;
Car je pardonnerai leur faute
Et je ne me souviendrai plus de leur péché.
— Oracle de l’Éternel —,
Où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda
Une alliance nouvelle,
Non comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères,
Le jour où je les ai saisis par la main
Pour les faire sortir du pays d’Égypte,
Alliance qu’ils ont rompue,
Quoique je sois leur maître,
— Oracle de l’Éternel.
Mais voici l’alliance
Que je conclurai avec la maison d’Israël,
Après ces jours-là,
— Oracle de l’Éternel — :
Je mettrai ma loi au-dedans d’eux,
Je l’écrirai sur leur cœur ;
Je serai leur Dieu,
Et ils seront mon peuple.
Celui-ci n’enseignera plus son prochain,
Ni celui-là son frère, en disant :
Connaissez l’Éternel !
Car tous me connaîtront,
Depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand,
— Oracle de l’Éternel — ;
Car je pardonnerai leur faute
Et je ne me souviendrai plus de leur péché.
Jérémie 31, 1-34
Si la première et la dernière
béatitude sont au présent, les six autres qu'elles encadrent sont
au futur et donc de l'ordre de la promesse ou de l'attente. Et comme
toute promesse faite à un enfant, il est possible de la considérer
comme une récompense pour une bonne action sur le mode « si tu
es sage alors tu auras ! ». Les béatitudes pourraient
alors se comprendre sur ce mode également. Elles nous diraient
comment il faut se comporter, quelles sont les conditions préalables
à l'exécution de la promesse. Ainsi nous serions heureux à telle
ou telle condition qu'il faudrait remplir pour obtenir ce qui nous
est annoncé comme récompense pour notre vertu. Nous ferions notre
part du contrat et en retour Dieu accomplirait la sienne.
Il faudrait donc dans cette logique
commencer par « pleurer » pour être consolés. Les
innombrables difficultés de l'existence, qu'elles soient
économiques, morales, sociales ou politiques, voire, comme
aujourd'hui particulièrement, sanitaires, seraient alors quasiment
une nécessité pour espérer obtenir l'accomplissement de la
promesse divine. Nous serions ainsi dans une logique de
donnant-donnant, sur un mode d'échange spirituel avec un Dieu qui
récompenserait les mérites de ceux qui recherchent la souffrance
pour lui plaire. Une forme de spiritualité marquée par la
valorisation de la détresse pouvant aller jusqu'à la résignation:
"ici-bas nous souffrons mais nous serons consolés dans
l'au-delà".
Il faut, à l'inverse
de cette logique, revenir au contexte juif des béatitudes. Le terme
grec, «penthountes», les «affligés»,
correspond à l'hébreu «’abel», les «endeuillés»,
de cette même parole d'Ésaïe qui annonce la Bonne nouvelle du
Royaume aux «endeuillés de Sion» dans le contexte du retour
à Jérusalem après l'Exil à Babylone (Ésaïe 64, 1-4). Un deuil
magnifiquement exprimé dans le psaume 137: «Sur les bords des
fleuves de Babylone, Nous étions assis et nous pleurions, en nous
souvenant de Sion. (…) Si je t’oublie, Jérusalem, Que ma droite
m’oublie !» (Psaume 137, 1-5).
Ce thème, «Si je t'oublie
Jérusalem», est au centre de la spiritualité hébraïque. Au
temps de Jésus et jusqu'à nos jours, c'est lui qui inspire notre
seconde béatitude. La promesse est faite à ceux qui se savent en
exil, loin de la terre promise, pour les engager à restaurer le pays
et à construire une société de justice. De même, les chrétiens
sont en attente. Ceux qui seront consolés (paraklêthêsontai),
qui attendent la consolation (paraklesis) attendent en fait celui que
le Christ a annoncé, c'est-à-dire l'Esprit-Saint annoncé dans
l'évangile de Jean, désigné comme le «consolateur»
(parakletos d'où vient le français Paraclet, Jean 14,26).
Or la
venue de ce consolateur ne renvoie en aucune manière à un autre
monde mais bel et bien à un engagement actif dans ce monde et sur
cette terre. La Jérusalem que nous pleurons n'est évidemment «ni
au ciel ni de l'autre côté de la mer» (Deutéronome 30,
12-19, voir aussi la méditation du Notre Père) mais c'est
l'humanité. Si nous sommes affligés, cela ne peut être sur notre
propre peine mais sur celle de l'humanité, sur ses maux et ses
troubles. Il n'est pas ici question de notre souffrance, de notre mal
de vivre, mais d'une profonde solidarité avec toute l'humanité. La
seconde béatitude s'adresse à celles et ceux qui font preuve d'une
véritable compassion pour notre monde et s'engagent résolument, ici
et maintenant, à lutter contre ses douleurs pour construire une
société plus fraternelle, plus libre et plus juste. C'est ainsi que
s'accomplit la promesse dans les termes du prophète Jérémie, «Je mettrai ma loi au-dedans
d’eux, Je l’écrirai sur leur cœur».
À ceux-là est faite la promesse de
l'accomplissement de leur attente d'un monde où la souffrance et le
malheur ne seront plus une fatale destinée.
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Durant la période du confinement, nous continuons à vous proposer des méditations quotidiennes. C'est une manière de réfléchir au monde que nous voulons construire ensemble après cette crise dont nous tardons encore à comprendre toutes les conséquences.
Après la méditation du Notre Père, revu et corrigé par Simone Weil, c'est avec les Béatitudes que nous continuons notre série.
Les méditations sont publiées chaque jour à 10h, elles peuvent aussi vous être envoyées chaque jour sur simple demande.
Samedi 11 avril, introduction "Quel est le sens des béatitudes ?"
Dimanche 12 avril, dimanche de Pâques Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est àeux !
Lundi 13 avril Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés !
Mardi 14 avril Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre !
Mercredi 15 avril Heureux ceux qui ont faim et soif de justice,car ils seront rassasiés !
Jeudi 16 avril Heureux les miséricordieux,car ils obtiendront miséricorde !
Vendredi 17 avril Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
Samedi 18 avril Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !
Dimanche 19 avril Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car le royaume des cieux est à eux !
Lundi 20 avril Quelles Béatitudes pour notre temps ?Lundi 13 avril Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés !
Mardi 14 avril Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre !
Mercredi 15 avril Heureux ceux qui ont faim et soif de justice,car ils seront rassasiés !
Jeudi 16 avril Heureux les miséricordieux,car ils obtiendront miséricorde !
Vendredi 17 avril Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
Samedi 18 avril Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !
Dimanche 19 avril Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car le royaume des cieux est à eux !
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