Mais moi, je vous dis : Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur.

Mardi 5 mai 2020 : 27 Vous avez entendu qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. 28 Mais moi, je vous dis : Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. 29 Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. 30 Si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne.

27 Ἠκούσατε ὅτι ἐρρέθη· Οὐ μοιχεύσεις. 28 ἐγὼ δὲ λέγω ὑμῖν ὅτι πᾶς ὁ βλέπων γυναῖκα πρὸς τὸ ἐπιθυμῆσαι αὐτὴν ἤδη ἐμοίχευσεν αὐτὴν ἐν τῇ καρδίᾳ αὐτοῦ. 29 εἰ δὲ ὁ ὀφθαλμός σου ὁ δεξιὸς σκανδαλίζει σε, ἔξελε αὐτὸν καὶ βάλε ἀπὸ σοῦ, συμφέρει γάρ σοι ἵνα ἀπόληται ἓν τῶν μελῶν σου καὶ μὴ ὅλον τὸ σῶμά σου βληθῇ εἰς γέενναν. 30 καὶ εἰ ἡ δεξιά σου χεὶρ σκανδαλίζει σε, ἔκκοψον αὐτὴν καὶ βάλε ἀπὸ σοῦ, συμφέρει γάρ σοι ἵνα ἀπόληται ἓν τῶν μελῶν σου καὶ μὴ ὅλον τὸ σῶμά σου ⸂εἰς γέενναν ἀπέλθῃ⸃.

28 egô de legô humin hoti pas o blerôn gunaika pros to epithumêsai autên êdê emoicheusen autên en tê kardia autoû.

28 Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus.

Galates 3, 28

Comme tous les réformateurs religieux, Jésus est un homme de son temps et son jugement ne déroge pas par rapport à celui des rabbins de son époque, lequel était assez similaire à ce que l'on peut trouver encore aujourd'hui dans les pays où l'intégrisme religieux est la loi et conduit à l'enfermement et la dissimulation des femmes, c'est-à-dire à leur oppression.

L'une des justifications du port du voile, plus ou moins intégral, dans les pays les plus fondamentalistes est précisément cette concupiscence supposée de tous les hommes lorsqu'ils sont en présence d'une femme. N'étant pas capables de maîtriser leurs désirs, il convient alors de les en préserver en cachant les femmes, lesquelles sont réputées soit mariées, soit fiancées soit en instance de mariage. C'est un fonctionnement normal dans une société patriarcale et il suffit de voir comment le corps de la femme est utilisé comme argument promotionnel dans nos sociétés consuméristes pour se dire que nous ne sommes peut-être pas si loin de cet état d'esprit.

Jésus inverse cependant la perspective. Ce n'est pas à la femme de faire les frais de la concupiscence des hommes et ce n'est pas à elle de se cacher. Aucune femme ne saurait être coupable d'être victime de harcèlement ni d'agression, sous aucun prétexte. La radicalité proposée par Jésus pourrait aller jusqu'à dire que même si une femme se promenait dénudée dans la rue, elle ne serait pas pour autant offerte ni consentante. Nous pourrions en être choqués mais en aucune manière ne serions autorisés à la considérer comme un objet disponible.

C'est aussi une libération des hommes que propose Jésus qui ne les considère plus comme des êtres immatures, incapables de maîtriser leurs désirs. Dans l'histoire, les femmes ont été culpabilisées, accusées toujours d'être des « tentatrices » et toujours responsables des « faiblesses » des hommes à leur égard, même dans les Églises. Pourtant Jésus renvoie l'entière responsabilité aux hommes dont le regard doit être transformé, de manière à ne jamais voir en une femme une proie, mais toujours un individu, aussi libre et responsable qu'il l'est lui-même, aussi respectable et honorable qu'il l'est lui-même. Une société chrétienne est une société où l'effort est du côté des hommes plutôt que dans la privation des libertés des femmes. La place de la femme dans une société, ou dans une communauté religieuse, est le marqueur indiscutable de sa qualité de civilisation.

Plus largement encore, il s'agit de ne plus considérer l'autre, quelqu'il soit, suivant une catégorie ou une prétendue « identité », sociale, biologique, ethnique, religieuse ou politique. Aujourd'hui que les identités se réaffirment de manière agressive, il redevient essentiel de ne plus voir en l'autre d'abord un « juif ou un grec » sous-entendu un « croyant ou un mécréant », un « homme ou une femme », sous-entendu un « maitre et une servante » ni un « riche ou un pauvre », sous-entendu un « puissant et un soumis », mais de considérer chacun comme soi-même, c'est-à-dire comme un individu, libre et appelé à être juste, car aimé de Dieu.


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De très nombreuses analyses circulent pour envisager le monde à venir, parfois dans des perspectives catastrophiques, parfois utopiques et parfois pleines d'espérance pour une monde plus généreux, plus fraternel en tout cas plus humain.

C'est cette dernière perspective que, ne voulant pas rester dans le contexte de l'actualité, mais rechercher du sens et des principes directeurs pour cette vie nouvelle qui nous attend, nous poursuivons avec vous nos méditations théologiques car nous sommes persuadés que "Penser Dieu, ce n'est pas autre chose qu'une certaine manière de penser le monde".

Après le Notre Père, les Béatitudes, le Décalogue, c'est maintenant les "antithèses" de Jésus (Vous avez entendu (…) mais moi je vous dis…" qui nous intéressent

Elles se trouvent dans l'évangile de Matthieu au chapitre 5, versets 17 à 48
 
Dimanche 3 mai 2020 : Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.

Mardi 5 mai 2020 : Mais moi, je vous dis : Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur.

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