L'Heure Musicale virtuelle du 6 novembre

 Samedi 6 novembre 2021

SEMPRE L'AMORE

A pie' de' colli ove la bella vesta
prese de le terrene membra pria
la donna che colui ch'a te ne 'nvia
spesso dal somno lagrimando desta,

libere in pace passavam per questa
vita mortal, ch'ogni animal desia,
senza sospetto di trovar fra via
cosa ch'al nostr'andar fosse molesta.

Ma del misero stato ove noi semo
condotte da la vita altra serena
un sol conforto, et de la morte, avemo:

che vendetta è di lui ch'a ciò ne mena,
lo qual in forza altrui presso a l'extremo
riman legato con maggior catena.


Au pied des collines où la Dame que celui qui nous envoie à toi a souvent réveillée par ses pleurs prit la belle enveloppe de ses membres terrestres,

Libres et en paix nous traversions cette vie mortelle, chère à tout animal, sans crainte de trouver en chemin rien qui fût nuisible à notre marche.

Mais du misérable état auquel, de l’autre vie sereine, nous avons été conduits, une seule chose nous console, ainsi que de la mort;

C’est d’être vengés de celui qui nous y a conduits, lequel, au pouvoir d’autrui, et près de sa fin, reste lié d’une plus forte chaîne.

*

TEATRO D' AMORE - Nuria Rial,Philippe Jaroussky,Christina Pluhar ,L' Arpeggiata - YouTube

Dans un programme présenté pour la première fois live au Festival Oude Muziek d’Utrecht et enregistré ensuite au célèbre Vredenburg de la ville, L’Arpeggiata nous fait redécouvrir la musique vocale et instrumentale de Monteverdi dans des interprétations fraîches, inventives et spontanées, mariant les sensibilités baroques aux goûts actuels.

Christina Pluhar dit : « Ce qu’il y a de plus admirable chez Monteverdi, c’est la formidable diversité de techniques de composition qu’il maîtrise et combine de façon géniale. Dans cet enregistrement, nous voudrions mettre en valeur la varietà de ses compositions profanes. La modernité qui parcourt ses oeuvres tel un fil rouge, et prête à sa musique une qualité intemporelle même au XVIIe siècle, ressort clairement si l’on examine, par exemple, son utilisation de la basse obstinée. Les musiciens de jazz sont censés avoir "inventé" la walking bass dans les années 1940, mais nous trouvons déjà chez Monteverdi des basses obstinées qui s’écartent de la norme de l’ostinato du XVIIe siècle, qui sont uniques en leur genre et qui sonnent encore très moderne."

Matthieu Denni


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