L'Heure Musicale virtuelle du 15 mai

 Samedi 15 mai 2021

LES TROMPETTES DE LA RENOMMÉE


Alors la trompette retentira à toutes les portes de la ville
Et des oiseaux s'envoleront au bruit des fanfares.
Ils voleront longtemps au-dessus de la ville
Et, quand ils se poseront,
Déjà nous reposerons

Heureux, joyeux, le cœur contenté,
Dormant dans la nuit qui précédera le premier lever de soleil du bonheur retrouvé.

Robert DESNOS

Toute la playlist ou pièce par pièce ci-dessous

Giuliano Sommerhalder - Telemann Concerto - Baroque trumpet - YouTube

Avec une centaine de concertos connus, dont la moitié pour un seul instrument, un quart pour deux solistes et le reste pour trois solistes et plus, Telemann a généreusement servi un genre pour lequel il revêt systématiquement des « habits italiens », et on pourrait ajouter « d'église » tant le plan en quatre mouvements y est de règle. On y sent assez souvent cette « facilité » qui lui est volontiers reprochée, mais les idées ne manquent pas, le métier encore moins, et s'il est une critique qui ne saurait lui être adressée, c'est bien de ne pas suffisamment varier les plaisirs.

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Alison Balsom - Josef Haydn Concerto pour trompette et orchestre - YouTube

Haydn n'a pas été le premier à composer des concertos pour trompette : de Molter à Vivaldi et Torelli, de nombreux concertos ont vu le jour à l'ère baroque et nettement moins à l'ère classique. Léopold Mozart et Michael Haydn en ont composé, mais en tant que concertos intercalaires dans des grandes Sérénades.

Joseph Haydn a été le premier à composer un concerto pour la trompette à clefs, plus perfectionnée, inventée par Anton Weidinger.

C'est le dernier de l'ensemble des concertos de Haydn, composé en 1796 et créé par Weidinger lui-même le 28 mars 1800 à Vienne. L'engouement pour cette nouvelle trompette a ensuite incité Hummel à composer son magistral concerto en 1803.

Trois mouvements : Allegro molto initial, une forme sonate accomplie.
Andante (en la bémol) qui nous rappelle que le romantisme est en route
Rondo-Allegro final (très célèbre), avec une trompette virtuose qui nous fournit un thème inoubliable.

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J.N.Hummel: Trumpet Concerto - Roderick MacDonald - YouTube

Le concerto pour trompette de Johann Nepomuk Hummel occupe depuis les années 1960 une place importante dans le répertoire de cet instrument et, comme celui de Joseph Haydn (1796), fut composé pour Anton Weidinger (1766-1852), le virtuose vien-nois de la trompette à clés.

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BIS

The Carnival of Venice

Joseph Jean-Baptiste Laurent Arban est un cornettiste français, né à Lyon le 28 février 1825 et mort à Paris le 8 avril 1889. Il est l'auteur de la Grande Méthode complète pour cornet à pistons et saxhorn (1864) qui est, encore aujourd'hui, la méthode de référence pour l'apprentissage de la trompette et du cornet.

Jean-Baptiste Arban a été probablement le cornettiste français le plus brillant de son temps. Très jeune, il s'engage comme musicien dans la marine, jouant du cornopean. C'est ainsi qu'il participe en 1840 au voyage de la goëlette "Belle Poule" qui va à Sainte-Hélène chercher les cendres de Napoléon. En 1841, il entre au conservatoire national supérieur de musique de Paris où il étudie la trompette (naturelle) avec François Georges Auguste Dauverné et obtient en 1845 un premier prix. Après être sorti du conservatoire, Arban passe au cornet (inventé en 1831) et reprend du service dans la marine jusqu'en 1852. C'est pendant ces années qu'il met au point sa technique de jeu (en particulier le coup de langue), arrivant à un niveau de virtuosité qui stupéfie les dirigeants du conservatoire lors de l'exécution en 1848 d'une pièce pour flûte de Theobald Boehm. De 1852 à 1857, il fait partie de plusieurs orchestres de salon et est même invité à diriger l'orchestre de l'opéra de Paris. En 1857, il est nommé professeur de saxhorn à l'École Militaire, et publie sa Grande Méthode complète pour cornet à pistons et saxhorn en 1864, dans laquelle figurent, entre autres études de virtuosité, les célèbres "Variations sur le Carnaval de Venise". Le 23 janvier 1869, il peut enfin inaugurer une classe de cornet au conservatoire de Paris, après une tentative infructueuse sept ans plus tôt.

En 1874, il démissionne du conservatoire pour diriger des concerts à Saint-Pétersbourg à la demande du Tsar Alexandre II, où il remporte un grand succès. Il reprend son poste au conservatoire de Paris en 1880, et innove en recommandant l'usage d'une embouchure moins profonde que celle, traditionnelle, dérivée de l'embouchure de cor d'harmonie.
Les contributions de Jean Baptiste Arban à l'enseignement et à la technique de jeu du cornet sont bien connues, mais on connaît moins sa contribution à la conception et à la fabrication de l'instrument. En 1846, il travaille pour Adolphe Sax, qu'il conseille sur la production de ses saxhorns, et teste le "cornet compensateur" d'Adolphe Sax en 1848. Alors professeur de cornet au conservatoire de Paris, Arban développe en 1880 un nouveau modèle de cornet et le fait breveter en 1883 comme "cornet Arban". Un an après, il renonce à ses droits sur le brevet et Antoine Courtois construit le "cornet Arban" ainsi qu'une embouchure "Arban-Courtois". En 1886, Arban essaie d'imposer le "cornet Arban" au conservatoire, mais sa demande est rejetée.

Matthieu Denni

Entre 1883 et 1888, Arban expérimente des améliorations à la construction du cornet, et après 1885, collabore avec Bouvet, ingénieur concepteur d'instruments. Ils font breveter un "cornet Arban-Bouvet" en 1885 et l'instrument est fabriqué par Millereau, qui fabrique des cuivres de 1861 jusqu'au rachat de sa fabrique par Henri Selmer en 1931, tandis que François Sudre construit en 1884 à Marseille un cornet à compensation dit "Arban compensateur".
Arban meurt à Paris en avril 1889.


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