Samedi 8 mai 2021
IN MEMORIAM
After
the blast of lightning from the east,
The
flourish of loud clouds, the Chariot Throne;
After
the drums of time have rolled and ceased,
And
by the bronze west long retreat is blown,
Shall
Life renew these bodies? Of a truth,
All
death will he annul, all tears assuage?
Or
fill these void veins full again with youth,
And
wash, with an immortal water, age?
When
I do ask white Age, he saith not so:
'My
head hangs weighed with snow.'
And
when I hearken to the Earth, she saith:
'My
fiery heart shrinks, aching. It is death.
Mine
ancient scars shall not be glorified,
Nor
my titanic tears, the seas, be dried.'
Wilfred Owen
Benjamin Britten - War Requiem - YouTube
Dans le milieu des années 50, décision est prise de rebâtir en Grande Bretagne la Cathédrale de Coventry, détruite pendant la guerre, comme une bonne partie de la ville, par les bombardements de la Luftwaffe, et en 1958, à la grande surprise des autorités, Benjamin Britten accepte de composer une œuvre pour sa re-consécration.
Ayant reçu carte blanche, le compositeur, qui était rentré des États-Unis en 1942 pour se déclarer objecteur de conscience, décide de dénoncer l’horreur de la guerre sous la forme d’un Requiem, un requiem qui sentira un peu le souffre puisque le triton, le "diabolus in musica", y apparaît presque à chaque page, mêlant le texte latin aux poèmes de Wilfred Owen, homosexuel comme lui et mort en 1918 dans les tranchées des Flandres quelques jours avant l’armistice.
Britten ne se mettra au travail que quelques mois avant la création, très occupé qu’il est déjà par l’écriture du Songe d’une nuit d’été, et veut réconcilier le monde en réunissant ses 3 solistes, le ténor anglo saxon Peter Pears, son compagnon, le baryton allemand Dietrich Fisher Dieskau, son ami embastillé deux ans en Italie à la libération, et la soprano Galina Vichnevskaïa, sa partenaire à Alderburgh, mais qui n’obtiendra pas l’autorisation des russes de sortir.
La création de l’œuvre, le 30 mai 1962, fut un triomphe, tant pour le public que pour la critique, et l’enregistrement qui parait l’année suivante se vendra à 250 000 exemplaires, un record pour une œuvre classique de son temps.
Matthieu Denni
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