L'Heure musicale virtuelle du 27 février

Samedi 27 février 2021

VOCALISE


La Voix

Une voix, une voix qui vient de si loin
Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles,
Une voix, comme un tambour, voilée 
Parvient pourtant, distinctement, jusqu'à nous.

Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau 
Elle ne parle que d'été et de printemps.
Elle emplit le corps de joie, 
Elle allume aux lèvres le sourire. 

Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine
Qui traverse les fracas de la vie et des batailles, 
L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.

Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ? 
Elle dit "La peine sera de courte durée"
Elle dit "La belle saison est proche."

Ne l'entendez-vous pas ?

Robert Desnos

Au choix : jouer l'intégralité de l'heure musicale ou pièce après pièce ci-dessous 


Rachmaninov : Vocalise, par Marc Coppey et Olga Kirpicheva - YouTube


Vocal Ice - Bernat Vivancos - YouTube


Sonia Wieder Atherton Chants juifs 1 - YouTube


Glière. Coloratura Soprano Concerto - YouTube


Sonia Wieder Atherton Chants juifs 2 - YouTube


Villa-Lobos / Victoria De Los Angeles, 1958: Bachianas Brasileiras No. 5 - Aria, Dansa - Vinyl - YouTube


Sonia Wieder Atherton Chants juifs 3 - YouTube


Dame Kiri Te Kanawa sings "Vocalise" - Rachmaninoff - YouTube

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La vocalise de S Rachmaninov fait partie d'une série de 14 mélodies (ou Romances) écrites en 1912 ; dédiée à la soprano Antonina Vassilievna Nezhdanova, elle fut révisée et orchestrée en 1915. Rachmaninov en réalisa aussi une version pour orchestre seul ; l’œuvre a été par la suite l'objet de très nombreuses transcriptions (violon, violoncelle, clarinette...). Créée avec orchestre dans sa version définitive en mi majeur (orchestrée par l'auteur) au Grand Hall de l'Honorable Assemblée de Moscou en janvier 1916, par A. V. Nezhdanova, soprano

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Bernat Vivancos, né à Barcelone en 1973, a commencé ses études musicales dans sa ville natale avec son père et plus tard à l'Escolania de Montserrat. Sous la direction du Père. Ireneu Segarra il a étudié le piano, le violon et l'orgue. De retour à Barcelone, il se consacra à des études musicales: le violon avec Eva Graubin et le piano avec Maria Canals. Il a obtenu le titre supérieur de piano à Barcelone. Il a suivi ses études de composition avec David Padrós, et en 1998, il est allé vivre à Paris où il a étudié pendant cinq ans dans le célèbre CNSM de Paris. Dans ce centre prestigieux, il a obtenu des diplômes supérieurs dans la composition, l'analyse et l'orchestration. Plus tard, il a élargi ses études à l'Académie de Musique de Norvège à Oslo, où il a découvert le compositeur Lasse Thoresen, une rencontre, qui a influencé de manière décisive son orientation future et musicale, ouvrant des horizons sur le monde riche d'harmonies une source d'inspiration pour ses œuvres les plus récentes. De retour à Barcelone, il a reçu des propositions des plus prestigieuses institutions nationales et internationales. En 2007, il est nommé Directeur musical de l'Escolania de Montserrat, une institution avec laquelle il avait effectué un bon nombre de concerts en Catalogne et à l'étranger. Bernat Vivancos combine le travail de diriger l'Escolania avec la création constante et la recherche dans le domaine de la composition. Depuis 2003, il a également consacré une partie importante de son travail à l'enseignement comme professeur de composition et d'orchestration à l'École Supérieure de Musique de Catalogne (ESMUC).

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Sonia Wieder-Atherton, violoncelliste, interprète d’un très large répertoire reflétant son imaginaire, occupe une place à part dans le monde musical aujourd’hui. Elle joue en soliste avec de nombreux orchestres prestigieux. Dusapin, Aperghis, Rihm, Jolas et d’autres écrivent pour elle de nombreuses œuvres. Ses enregistrements témoignent de son parcours : Au commencement Monteverdi, Trios de Schubert, En sonate, Concerto de Pascal Dusapin, En concerto, avec le Sinfonia Varsovia dirigé par Janos Fürst (Ravel, Bartók et Chostakovitch). Depuis 2009, elle est en exclusivité chez naïve. Sont parus Chants d’Est, pour violoncelle et orchestre de chambre (avec l’Ensemble Niguna), un voyage de la Russie à la Mitteleuropa ; une réédition des Chants Juifs pour violoncelle et piano, accompagnée par 14 récits écrits par elle-même qui questionne la notion du temps, de la mémoire et de la transmission, et dernièrement VITA Monteverdi-Scelsi pour violoncelle seul et trois violoncelles, à travers lequel elle raconte l’histoire d’une vie, celle d’Angioletta-Angel. S’y ajoute des projets tels que D’Est en musique, spectacle conçu avec les images du film D’Est de Chantal Akerman. Ses créations, dont elle assure à la fois la conception et la mise en espace, sont jouées dans de nombreux festivals en France et à l’étranger. Reconnaissant en Sonia Wieder-Atherton l’une des plus puissantes personnalités musicales actuelles, l’Académie des Beaux-arts lui a décerné le « Grand Prix Del Duca » en 1999. En mai 2011, elle a reçu le prix des Arts de la Fondation Bernheim, qui désigne chaque année trois lauréats dont l’oeuvre à valeur créatrice dans chacun des domaines des arts, des lettres et des sciences

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Reinhold Moritsevitch Glière (en russe : Рейнгольд Морицевич Глиэр, en ukrainien : Рейнгольд Моріцевич Глієр), né le 30 décembre 1874 (11 janvier 1875 dans le calendrier grégorien) à Kiev, aujourd'hui en Ukraine, et mort le 23 juin 1956 à Moscou, est un compositeur postromantique russe, puis soviétique, d'origine allemande.

Sa mère, Josephine Korczak (1852-1937), était polonaise et son père, Moritz Glier (1834-1896), facteur d'instruments à vent, venait d’une vieille famille saxonne. Moritz Glier était un musicien de très bon niveau et extrêmement polyvalent puisqu'il jouait - entre autres - de la flûte, de la clarinette, du cor et de la trompette. Il transmit ses dons artistiques à ses enfants : le frère aîné de Reinhold, Moritz, était un excellent violoncelliste et sa sœur Cesja jouait du piano. Reinhold eut dès son plus jeune âge le violon comme instrument de prédilection. À la fin de ses études secondaires, il entra à l'École de musique de Kiev, où il eut comme professeur le célèbre violoniste tchèque Otokar Ševčik. Il y étudia le violon et la composition pendant trois années avant d'être accepté, en 1894, au prestigieux Conservatoire de Moscou. Il y avait étudié sous la tutelle des pédagogues de grand renom. Ses professeurs de composition et de matières théoriques furent Mikhaïl Ippolitov-Ivanov, Anton Arenski, Georgi Konyus, Johann Hrimaly et Sergueï Taneïev. En 1900, il couronna ses études au Conservatoire par le diplôme et par une médaille d'or en composition avec un opéra-oratorio en un acte, Le Ciel et la Terre, inspiré par un texte de Lord Byron (Earth and Heaven).

Sur la recommandation de Taneïev, Reinhold Glière eut deux élèves : Prokofiev et Miaskovski.

Romantique convaincu, Reinhold Glière est le flamboyant continuateur de Tchaïkovski et Glazounov ; il se révéla excellent pédagogue, notamment professeur de Prokofiev qui le vénérait, et le maître vieillissant, tous deux aimaient faire des balades ensemble pour revivre un peu leur jeunesse, s’amusant à chantonner les thèmes des deux premières
symphonies du vieux professeur…

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Lorsqu'il se lance dans la série des « Bachianas brasileiras », Heitor Villa-Lobos décide de mêler l’âme de la musique brésilienne aux traits de la musique de Bach, en hommage à « ce monstre de compositeur » qu’il vénère et dont la musique est pour lui « un folklore universel »...

«…Je suis Brésilien, très Brésilien. Dans ma musique je laisse les rivières et les mers de ce grand Brésil chanter. Je ne bâillonne pas l'exubérance tropicale de nos forêts et de nos ciels, que je transpose intuitivement sur tout ce que j'écris »

25 mars 1939 à Rio. La chanteuse, poétesse et écrivaine Ruth Valladares Correa, crée la 5ème Bachianas Brasileiras de son compatriote Heitor Villa-Lobos. Pour le moment, le morceau s'appelle Aria-Cantilena. Villa-Lobos l'enregistre bientôt avec la soprano Bidu Sayao. Enfin, le 10 octobre 1947, c'est la création du deuxième mouvement (que le compositeur a ajouté entre-temps), sous le titre Dança ; cette fois-ci à Paris avec la chanteuse Hilda Ohlin.
Cette cantilène, "Aria. Cantilena", comme l'a appelée Villa-Lobos, est sans aucun doute son oeuvre la plus connue, même s'il a été extrêmement fécond, et qu'il a un catalogue riche et varié ! L'œuvre a été enregistrée tellement souvent, par tellement de sopranos différentes qu'elle a été vite popularisée. Très remarquée dès le premier enregistrement réalisé en 1945. Villa-Lobos écrit fièrement à un ami : "Avez-vous vu le disque que j'ai fait avec CBS ? Bachianas brasileiras n°5  a été nommé meilleur disque 1946!

 Matthieu Denni

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