Mercredi 2 décembre 2020
Alessandro Marcello : adagio extrait du concerto pour Hautbois en ré mineur dans la trascription de Johann Sebastian Bach
Alessandro Marcello J S Bach Piano Anne Queffélec Auszug BWV 974 - YouTube
C'est très probablement à Venise qu'Alessandro Marcello a composé le Concerto pour hautbois qui a assuré sa renommée posthume. Et c'est obligatoirement avant 1717, puisque cette année-là, la partition a été publiée par l'imprimeur Roger, à Amsterdam.
Alessandro Marcello est un noble vénitien. Sa famille a beaucoup d'influence dans la ville, et dans sa généalogie on trouve même un doge au 15ème siècle. Le père d'Alessandro a été sénateur et il est connu aussi comme homme de lettres et violoniste. Oui, c'est que chez les Marcello, on cumule les positions et les talents ! Venise est alors capitale de la République (de Venise). Les familles de la noblesse font partie du Grand Conseil, qui élit les Doges. Alessandro y siège à partir de 1690, il a 21 ans. Il va ensuite avoir un certain nombre de responsabilités au sein du gouvernement vénitien. Surtout auprès de la Quarantia Vecchia, une institution de quarante membres qui s'occupe d'affaires judiciaires, et comme ambassadeur.
L’œuvre inscrite au catalogue Bach sous la référence BWV 974 est une transcription par Jean-Sébastien Bach de ce concerto.
Il est important de se replacer dans le contexte de l’époque. La connaissance du répertoire musical et sa transmission se font surtout par la lecture et la copie de partitions dans des bibliothèques ou au contact d’autres musiciens et mécènes collectionneurs qui possèdent des partitions.
C’est ainsi que Bach, très curieux de découvrir d’autres compositeurs, prend connaissance notamment des musiciens français (Lully, Rameau et Couperin) et italiens (Corelli, Albinoni, Torelli et Vivaldi pour ne citer que les plus connus).
C’est à Weimar où il est organiste et premier violon qu’il a l’occasion de lire la partition du concerto pour hautbois en ré mineur d’Alessandro Marcello. Il décide alors de transcrire cette œuvre pour clavecin seul. Même si Jean-Sébastien Bach peut parfois être amené à modifier des éléments pour tenir compte de la tessiture du clavier pour lequel il effectue ses transcriptions, il reste en général aussi fidèle que possible au texte d’origine. Il modifie toutefois parfois le discours musical par l’ajout de variantes rythmiques ou par un enrichissement harmonique. Pour remédier à la brièveté des sons propres au clavecin, il introduit des ornements ou des éléments mélodiques nouveaux.
Nous en entendrons ici l'adagio dans l'interprétation pleine de douceur et de poésie d'Anne Queffélec. Une main gauche qui nous rapproche des battements de notre cœur et une main droite inventant la mélodie et la variant telle une mélodie sans parole. À nous d'apprendre à danser...
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