Calendrier de l'Avent 1

Mardi 1er décembre 2020

Johann Sebastian Bach : Schwingt freudig euch empor – Cantate BWV 36 


 

Netherlands Bach Society Jos van Veldhoven

Zsuzsi Tóth, soprano

Barnabás Hegyi, alto

Nicholas Mulroy, tenor

Peter Harvey, basse

Leipzig, 2 décembre 1731. Premier dimanche de l'Avent et c'est le seul dimanche où une cantate peut être jouée alors que le tempus clausum (« période de repos ») est observé les trois autres dimanche. Les lectures prescrites pour ce jour de fête proviennent de l'épître aux Romains, « la nuit est avancée, le jour viendra » 13, 11–14), et de l'Évangile selon Matthieu, l'entrée à Jérusalem (21, 1–9).

Bach base des parties de la musique sur une cantate profane du même nom, Schwingt freudig euch empor, BWV 36c, qu'il a composée pour l'anniversaire de Johann Burckhard Mencke, professeur de l'université de Leipzig et qu'il a donnée pour la première fois au printemps 1725, en avril ou mai. Picander, l'auteur du texte, la modifie pour une cantate de félicitations adressée à la princesse Charlotte Friederike Wilhelmine d'Anhalt-Köthen, seconde épouse du prince Leopold d'Anhalt Coethen, Steigt freudig in die Luft, BWV 36a, jouée pour la première fois le 30 novembre 1726. Plus tard, peut-être le 28 juillet 1735, Bach reprendra la version BWV 36c pour un ultime opus, Die Freude reget sich, BWV 36b, destinée au juriste Johann Florens Rivinius, recteur de l'université de Leipzig.

Bach transforme la musique profane en une cantate pour le premier dimanche de l'Avent, d'abord en combinant quatre mouvements et en ajoutant simplement un choral, la dernière strophe de Wie schön leuchtet der Morgenstern. Le librettiste de cette adaptation, qui reste proche de la cantate profane sans référence aux lectures, est inconnu. Klaus Hofmann note que l'ouverture jubilatoire correspond à l'Évangile de l'entrée à Jérusalem avec « les cris Hosanna du peuple en liesse ». La date de l'adaptation n'est pas sûre car la version n'existe que dans une copie de Christoph Nichelmann, un élève de Bach.

En 1731 enfin, Bach retravaille considérablement la cantate et écrit une nouvelle partition. Il interpole les arias non pas avec des récitatifs mais avec trois strophes du cantique de Luther pour l'Avent, Nun komm, der Heiden Heiland. Ce principal cantique pour le premier dimanche de l'Avent a déjà ouvert sa cantate pour la même occasion en 1714, Nun komm, der Heiden Heiland, BWV 61, et il l'a utilisé comme base pour sa cantate chorale Nun komm, der Heiden Heiland (BWV 62), en 1724. Les strophes du cantique « servent à ancrer la cantate dans une certaine mesure dans l'histoire de l'Avent, et à lui donner un effet liturgique et une orientation claire ». Bach divise la cantate en deux parties à exécuter avant et après le sermon, clôt la première partie avec une strophe du cantique de Nicolai. Compte-tenu du contexte, il remplace la septième strophe, qui clôt toute la cantate, par la sixième strophe et achève la deuxième partie de la dernière strophe par l'hymne de Luther.

La cantate est écrite pour deux hautbois d'amour, deux violons, alto et basse continue avec trois voix solistes (soprano, ténor, basse) et chœur à quatre voix. Son interpolation de chœur et d'arias de chorals est unique dans les cantates de Bach.

Il y a huit mouvements répartis en deux parties égales :

1re partie

1. Chœur : Schwingt freudig euch empor

2. Choral (soprano, alto) : Nun komm, der Heiden Heiland

3. Aria (ténor) : Die Liebe zieht mit sanften Schritten

4. Choral : Zwingt die Saiten in Cythara

2e partie

5. Aria (basse) : Willkommen, werter Schatz!

6. Choral (ténor) : Der du bist dem Vater gleich

7. Aria (soprano) : Auch mit gedämpften, schwachen Stimmen

8. Choral : Lob sei Gott dem Vater ton

Comme toujours, “l'évangéliste“ Jean Sébastien transcende le texte d'une palette infinie de couleurs (les hautbois d'amour !). et au delà de la musique, il nous dévoile l'indicible et nous révèle à nous-mêmes dans la profonde clarté d'une lumière éternelle.

Matthieu Denni

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