Samedi 1er janvier 2022
Bélier ou le moi d'autrui
L'homme et son image – Jean de La Fontaine
POUR
M.
LE
DUC DE LA ROCHEFOUCAULD
Un
Homme qui s'aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit
pour le plus beau du monde :
Il accusait toujours les miroirs
d'être faux,
Vivant plus que content dans son erreur
profonde.
Afin de le guérir, le Sort officieux (1)
Présentait
partout à ses yeux
Les conseillers muets dont se servent nos
Dames ;
Miroirs dans les logis, miroirs chez les
Marchands,
Miroirs aux poches des Galands, (2)
Miroirs aux
ceintures des femmes.
Que fait notre Narcisse? Il se va
confiner
Aux lieux les plus cachés qu'il peut s'imaginer,
N'osant
plus des miroirs éprouver l'aventure. (3)
Mais un canal formé
par une source pure,
Se trouve en ces lieux écartés :
Il s'y
voit, il se fâche ; et ses yeux irrités
Pensent apercevoir
une chimère vaine.
Il fait tout ce qu'il peut pour éviter cette
eau.
Mais quoi, le canal est si beau
Qu'il ne le quitte
qu'avec peine.
On voit bien où je veux venir :
Je parle
à tous ; et cette erreur extrême
Est un mal que chacun se plaît
d'entretenir.
Notre âme c'est cet Homme amoureux de lui-même
;
Tant de miroirs, ce sont les sottises d'autrui,
Miroirs, de
nos défauts les peintres légitimes ;
Et quant au canal, c'est
celui
Que chacun sait, le livre des Maximes.
J. S. Bach Orchestral Suite No.3. - Reinhard Göbel & Budapest Festival Orchestra - YouTube
"Miraculeuse Aria de la Troisième Suite en ré majeur de Bach : exemple adorable– où je n’entends ni mélos, ni pathos, ni rien qui ne soit… réel, qui ne se développe en soi-même, et s’expose sous toutes ses faces sans me voir. Intensité de pureté. Nul emprunt au cœur, ni au hasard heureux, ni à moi, ni au passé." Paul Valéry, Cahiers (tome 2) « Chapitre : art et esthétique », édition établie présentée et annotée par Judith Robinson, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1974
La Suite n°3 en Ré Majeur BWV 1068 est la suite la plus célèbres des 4 (ouvertures) écrites par Bach, en particulier grâce à l'Air qui lui sert de 2ème mouvement. Elle est composée de la manière suivante :
Ouverture, air (ou aria, ou air sur la corde de sol), gavotte I/II, bourrée, gigue.
Cette aria baroque lyrique de sarabande de musique de chambre, pour instruments à cordes, est un des airs les plus célèbres du compositeur et de l'histoire de la musique classique occidentale.
Il est probable que J.S Bach a composé sa Suite n°3 en Ré majeur BWV 1068, Sarabande en cinq mouvements entre 1717 et 1723, période durant laquelle il est maître de chapelle à la cour d'Anhalt-Köthen du Saint Empire romain germanique, pour son mécène le prince Léopold d'Anhalt-Köthen (qui joue personnellement de la viole de gambe dans son propre orchestre )
Matthieu Denni
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