L'Heure Musicale Virtuelle du 11 septembre 2021

Samedi 11 septembre 2021

FOUETTE COCHER !

À Toi quand j’écoutais ton arc—en-ciel d’été: 
Le bonheur y commence à mi-hauteur des airs
Les glaives du chagrin
Sont recouverts par mille effusions de nuages et d’oiseaux,

Une ancolie dans la prairie pour plaire au jour
A été oubliée par la faux,
Nostalgie délivrée tendresse si amère
Connaissez-vous Salzburg à six heures l’été
Frissonnement plaisir le soleil est couché est bu par un nuage.

Frissonnement — à Salzburg en été
Ô divine gaîté tu vas mourir captive ô jeunesse inventée
Mais un seul jour encore entoure ces vraies collines,
Il a plu, fin d’orage. Ô divine gaîté
Apaise ces gens aux yeux fermés dans toutes les salles de concerts du monde.

Pierre Jean Jouve

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W. A. Mozart - KV 522 - Ein musikalischer Spass (Musical Joke) in F major - YouTube

Wolfgang savait s’amuser, ce que dépeint très bien le film de Milos Forman… Ainsi, il composa cette plaisanterie musicale, dans le but de se moquer des médiocres compositeurs de son temps, qui ne l’atteignaient pas à la cheville… Ce n’est peut-être pas très humble de sa part, mais c’est sans doute assez vrai – et surtout assez drôle! Mozart essaie donc d’être le plus lourd possible, et on s’en rend compte très facilement… Le plus comique étant sans doute les toutes dernière notes, dignes de certains des morceaux de musique moderne les plus inaudibles d’aujourd’hui… Mozart, précurseur!

*

Mozart / Serenade in D major, K. 320 "Posthorn" (Mackerras) - YouTube

Cette Posthornserenade en re majeur K 320, la dernière que Mozart composa à Salzbourg, fut écrite pendant l’été 1779, vraisemblablement en tant que Finalmusik destinée à marquer la fin de l’année universitaire (d’où les appels symboliques du cor de postillon dans l’avant-dernier mouvement). D’une dimension presque comparable à celle de la « Haffner », et agrémentée elle aussi d’un concerto intercalaire (en fait une symphonie concertante pour vents en deux mouvements), elle est à classer dans les œuvres marquantes des années salzbourgeoises. « Somptueusement instrumentée, on y sent l’influence de l’École de Mannheim et celle, plus formelle, de la tradition parisienne ; il s’y manifeste, surtout, une maturité artistique qui ne cesse de croître, en même temps que se développe un sentiment dramatique qui va bien au-delà des recherches de la sérénade « Haffner » (et bien au-delà d’un genre qu’on aurait pu croire consacré au seul divertissement). » Moment particulièrement frappant à cet égard : le cinquième mouvement (Andantino en re mineur), plein de tension et d’inquiétude, un climat pour le moins inattendu dans une œuvre qui se devait avant tout d’être festive. On a là une « œuvre débordante d’imagination et qui, tout en respectant le goût des Salzbourgeois bon bourgeois, montre combien Mozart pouvait transcender les limites d’un genre et atteindre à une expression personnelle. »

Matthieu Denni

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