Il est né… celui qui incarne l'espérance

  C’est dans des conditions particulières que nous fêtons Noël aujourd’hui. Plus que jamais nous serons sensibles au message de la Nativité  particulièrement porteur d'espérance car il incarne une certaine idée de l'humain.

  Nous nous souvenons du fameux texte "En ce temps-là parut un édit de César Auguste, ordonnant un recensement de toute la terre" tel qu'il nous est rapporté par l'évangile de Luc (Luc 2, 1-7). Aujourd'hui "toute la terre" est touchée, non plus par un recensement de "tout l'empire romain" mais bel et bien par un phénomène pandémique mondialisé qui nous concerne tous, à la fois dans notre vie sociale et dans nos vies personnelles. Ses conséquences collectives et individuelles sont probablement encore sous-évaluées et certains peuvent craindre l'avenir comme on craint un ciel chargé d'orages et de tourmentes.

Comme devait sans doute apparaître l'avenir pour ce couple perdu dans une ville inconnue sans aucune place pour la jeune femme. Et pourtant, malgré le fait qu'il y ait toutes les raisons de désespérer, s'y trouvent néanmoins des gens capables de se pousser un peu, de trouver de quoi faire un semblant de lit sous l'abri d'une étable auprès d'un âne et d'un bœuf alors même que tous ignorent le destin de l'enfant à naître.

Le message de la Nativité est tout entier dans cette affirmation de la solidarité de l'humanité manifestée ici par cette profonde humanité de la naissance. Elle signifie simplement que le Christ, l'envoyé de Dieu, est natif de l'humain ! Que l'humanité est à la portée de chacun d'entre nous, car le Christ, dont chaque chrétien est l'incarnation, se manifeste à chaque fois que nous sommes nous-mêmes plus humains, plus conformes à ce qui caractérise l'humanité. C'est-à-dire plus fraternels, plus solidaires et plus libres de toute volonté de domination ou d'oppression.

À chaque fois que nous incarnons l'amour véritable que nous devons aux plus petits d'entre nos frères, que nous secourons ceux qui sont affligés ou peinés, que nous soulageons ceux qui sont écrasés ou libérons les opprimés, nous sommes dans l'esprit de l'évangile. Et il nous appartient, à chacun dans la mesure de ses moyens, d'incarner cette espérance au milieu des temps qui viennent. C'est à la mesure de l'attention que nous apporterons aux autres que nous recevrons un soutien à notre tour.

Comme à ces inconnus qui ont fait de la place dans l'étable, une grande joie nous est promise parce que nous aurons montré la force de ce que l'on appelle aujourd'hui "solidarité" mais qui recouvre en réalité le vieux mot de "charité" et n'est autre que le vrai visage de l'humanité telle qu'elle se donne à voir dans l'évènement de la naissance de cet enfant que l'on nomme Jésus, Emmanuel, "Dieu avec nous".

Que ce Noël si particulier soit pour chacun d'entre nous l'occasion d'accueillir cette lumière qui vient à nous. Joyeux Noël.

Roland Kauffmann, pasteur

 



EG 651, 1+3 "Ich bete an die Macht der Liebe"


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire