Ces méditations de chaque demande du
Notre Père sont dans l'esprit de nos rencontres de « Théologie
pour les curieux », une libre interprétation ouverte à la
discussion et à l'échange dans l'attention à la diversité des
compréhensions de chacun. Si vous souhaitez y réagir, un simple message suffira. Nous vous répondrons.
Préparées par Roland Kauffmann,
pasteur de l'association Saint-Étienne Réunion, elles doivent
beaucoup à la pensée de Simone Weil qui priait chaque jour dans la
version grecque et considérait qu'on ne pouvait prier le Notre Père
sans que ce geste quotidien ne nous change petit à petit et ne nous
apprenne à élever le regard vers ce qui nous dépasse et ne pouvons
maîtriser. Une interpellation bienvenue aujourd'hui que nous sommes
confrontés collectivement et individuellement à la plus grande
crise mondiale depuis 1945.
Pour Simone Weil, la transcendance est
radicalement étrangère à l'homme au sens qu'elle ne lui est pas
naturelle et qu'elle relève entièrement d'une révélation qui lui
est extérieure, ce qui correspond à ce qu’en protestantisme nous
appelons la « grâce de Dieu ».
Sa pensée s'articule autour de deux
dimensions :
- d'abord l'acceptation de ce qui arrive car « il faut désirer que tout ce qui s'est produit se soit produit et rien d'autre »
- ensuite la transformation de l'individu croyant par « l'énergie transcendante (qui) exécute des actions par l'intermédiaire de notre âme et de notre corps ».
La traduction du Notre Père a été
rédigée en mai 1942, juste avant de quitter Marseille et publiée à
titre posthume dans L'attente de Dieu, (1950), disponible en poche
dans la collection "Spiritualité vivante" chez Albin Michel, 1996. Le
Notre Père est publié à part dans la Collection Comètes. Des
lumières pour notre temps, Bayard 2017. La pagination de nos
citations renvoie à cette dernière publication facilement
accessible à tous.
L'ouvrage de référence pour aller plus loin dans la compréhension du Notre Père est Le Notre Père. De la Prière de Jésus à la prière des disciples, Marc Philonenko, NRF, Gallimard, Paris, 2001.
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