Le
temps n’est pas un concept empirique qui dérive d’une expérience
quelconque. En effet, la simultanéité ou succession ne tomberait
pas elle-même sous la perception, si la représentation du temps ne
lui servait a priori de fondement. Ce n’est que sous cette
supposition que l’on peut se représenter qu’une chose existe en
même temps qu’une autre (simultanément) ou dans des temps
différents (successivement).
E Kant
Laetitia
Sioen
Lorsque
le temps s’emballe, Au fur et à mesure
la journée passe, Une valse étourdissante bat la mesure. Trois
points de suspension, Deux points d’explication, Pour
explorer les minutes qui s’écoulent. Les engrenages
s’entraînent, Une virgule instaure le rythme, Une apostrophe
ponctue l’algorithme, Des mots, des phrases, des lignes qui
courent, L’horizontal cherche la verticale, Une idée puis
une autre, Un point final pour terminer.
Pour
finir l'année – et sans commentaire - ces deux hommages aux
chauves souris, animaux de l'année.
La
raison est la fille du temps et elle attend tout de son père
Voltaire
Nashmia
Noormohamed
…
il
naît une vie qui s’écoule, en un temps infini et pourtant
prédéfini, un seul temps, le même qui voit le chêne s’affirmer
et l’enfant s’affermir, le même temps qui change de saisons,
pour rappel …
…
il
naît dans ce corps étroit un infime mouvement qui change le cours
du monde parfois, voire invariablement le dirige, une présence qui
s’impose et qui par son absence, interpelle…
…
il
naît, comme il pleut, comme il vente, comme il fait beau, un éclat
de cette nature généreuse, un écrin pour certains, un essaim pour
d’autres, un sens dans ce vaste monde, une étincelle rebelle…
…
il
naît puis il meurt, voyageant de jour comme de nuit, il traverse le
temps, croit se l’approprier pour enfin comprendre que le temps est
compté, mesuré, décompté, oublié, passé et unidirectionnel…
…
il
naît en sachant qu’il mourra, s’accommodant du jour qui précède
la nuit, de la nuit qui laisse place au jour; il naît pour un jour
mourir, ne sachant ce qu’il adviendra sous ce ciel…
… il
naît une vie empruntant une route, un chemin, une certaine
direction, laissant quelques empreintes, qui seront effacées dans le
sable; nul ne pourrait jurer de sa trajectoire ni de sa destination
réelle…
*
Si
Carl Loewe n'atteint pas à la grandeur de Franz
Schubert,
dont il est le contemporain, ce compositeur allemand n'en reste pas
moins, par son talent, son imaginaire et sa sensibilité, un créateur
attachant, aux fulgurances parfois étonnantes.
Johann
Carl Gottfried Loewe, né à Löbejün, près de Halle, le
30 novembre 1796, deux mois avant Schubert, reçoit de son père
ses premières leçons de musique.
En 1807, il devient enfant de chœur à la chapelle de la cour de
Köthen ; en 1809, il part pour Halle afin d'étudier avec le
théoricien et compositeur Daniel Gottlob Türk ; dès l'âge de
treize ans, il écrit déjà des lieder : son opus 1 no 3,
daté de 1818 (il a vingt-deux ans) est un lieder sur le
célèbre Erlkönig(« Le
Roi des aulnes ») de Goethe, mis en musique par Schubert trois
ans auparavant mais qui ne sera publié par ce dernier qu'en 1821.
La
beauté de sa voix le fait remarquer par Jérôme Bonaparte, roi de
Westphalie, qui lui octroie une pension annuelle de 300 thalers
afin qu'il puisse se consacrer entièrement à la musique. Mais la
chute de Napoléon et la fuite du roi Jérôme, en 1813, vont être
lourdes de conséquences pour Loewe, qui voit disparaître ses
ressources. Il étudie la théologie et la philologie à l'université
de Halle, devient en janvier 1820 professeur au Gymnasium de Stettin,
puis, en novembre, organiste à la Jakobikirche de cette même
ville ; l'année suivante, il est nommé directeur de la musique
de cette cité, poste qu'il va occuper jusqu'en 1866. 1820 est marqué
par sa rencontre avec Goethe à Iéna, Goethe qui lui inspirera de
nombreuses partitions. Chanteur-pianiste (il s'accompagnait lui-même)
et chef d'orchestre,
il entreprendra plusieurs tournées de concerts : à Vienne en
1844, à Londres en 1847, en Norvège et en Suède en 1851, en France
en 1857. Victime d'une attaque cérébrale en 1864, Carl Loewe se
retire à Kiel, où il meurt le 20 avril 1869.
Nous
entendrons ici le Lied « die Uhr » op 123/3 Texte de
Gabriel Seidl
Partout
où je vais, je porte une montre ;
Quelle
que soit l'heure, elle me la donne avec précision.
Un
grand maître a savamment assemblé son mécanisme,
Même
si sa marche ne satisfait pas toujours mes souhaits.
Certains
jours, j'aurais aimé qu'elle aille plus vite,
J'aurais
aimé qu'elle ralentisse parfois sa marche rapide.
Dans
la peine ou la joie, le calme ou la tempête,
Quoi
qu'il m'arrivât dans la vie, elle en battait la mesure.
Elle
sonnait devant le cercueil de mon père et à la tombe de l'ami,
Elle
sonnait au moment où s'éveillait l'amour et le jour de mes noces.
Elle
sonnait devant le berceau et sonnera souvent encore
Quand
viendront les jours meilleurs comme mon âme l'espère.
Et
si parfois elle a ralenti, menaçant de s'arrêter,
Le
maître me l'a toujours généreusement remontée.
Mais
si son tic-tac cessait, alors c'en serait fini d'elle,
Nul
autre que celui qui l'a conçue ne saurait la remettre en route.
Il
faudrait alors que j'aille trouver le maître, il habite peut être
bien loin,
Au
diable sans doute, de l'autre côté de la terre, dans l'éternité !
Je
la lui rendrait, suppliant et reconnaissant comme un enfant.
« Regarde
Seigneur, je n'ai rien gâté, elle s'est arrêtée d'elle-même »
L'âme
a deux yeux : l'un regarde le temps, l'autre se lève vers
l'éternité.Dieu
demeure dans une lumière où nulle voie ne mène : qui ne devient
pas elle, ne le verra jamais de toute éternité. Dieu
est une grande merveille. Étant tout ce qu'Il veut, Il veut tout ce
qu'Il est, sans mesure et sans but. Arrête,
où cours-tu donc, le ciel est en toi : et chercher Dieu ailleurs,
c'est le manquer toujours.
Angelus
Silesius – Le pèlerin chérubinique
Friedrich
Schiller
Dreifach
ist der Schritt der Zeit: Zögernd kommt die Zukunft
hergezogen, Pfeilschnell ist das Jetzt entflogen, Ewig still
steht die Vergangenheit.
Keine
Ungeduld beflügelt Ihren Schritt, wenn sie verweilt. Keine
Furcht, kein Zweifeln zügelt Ihren Lauf, wenn sie enteilt. Keine
Reu, kein Zaubersegen Kann die Stehende bewegen.
Möchtest
du beglückt und weise Endigen des Lebens Reise, Nimm die
Zögernde zum Rat, Nicht zum Werkzeug deiner Tat. Wähle nicht
die Fliehende zum Freund, Nicht die Bleibende zum Feind.
Le
cours du temps se divise en trois parties : l’avenir, qui
arrive lentement ; le présent, qui fuit avec la rapidité d’une
flèche ; le passé, qui est inébranlable.
Nulle
impatience ne hâte la marche de l’avenir. Nulle crainte, nul doute
n’arrête la fuite du présent. Nul repentir, nulle évocation ne
fait mouvoir le passé.
Si
tu veux accomplir heureusement le voyage de la vie, prends l’avenir
pour conseil et non pour instrument de ton œuvre ; ne fais pas
du présent ton ami, ni du passé ton ennemi.
« Qu’est-ce
donc que le temps? Si personne ne m’interroge, je le sais; si je
veux répondre à cette demande, je l’ignore. Et pourtant j’affirme
hardiment, que si rien ne passait, il n’y aurait point de temps
passé; que si rien n’advenait, il n’y aurait point de temps à
venir, et que si rien n’était, il n’y aurait point de temps
présent. Or, ces deux temps, le passé et l’avenir, comment
sont-ils, puisque le passé n’est plus, et que l’avenir n’est
pas encore? »
— Saint
Augustin,Confessions,
Livre XI, chapitre 14
Novalis
Wenn
nicht mehr Zahlen und Figuren sind
Schlüssel aller Kreaturen wenn
die, so singen oder küssen, mehr
als die Tiefgelehrten wissen, wenn
sich die Welt ins freie Leben und
in die Welt wird zurückbegeben, wenn
dann sich wieder Licht und Schatten zu
echter Klarheit werden gatten und
man in Märchen und Gedichten erkennt
die wahren Weltgeschichten, dann
fliegt von einem geheimen Wort das
ganze verkehrte Wesen fort.
Lorsque
nombres et figures ne seront plus La
clef de toutes créatures, Lorsque
tous ceux qui s'embrassent et chantent En
sauront plus que les savants profonds, Lorsque
le monde reprendra sa liberté Et
reviendra au monde se donner Lorsqu'en
une clarté pure et sereine alors Ombre
et lumière de nouveau s'épouseront, Et
lorsque dans les contes et les poésies On
apprendra l'histoire de nos cosmogonies, C'est
là que s'enfuira devant un mot secret Le
contresens entier de la réalité.
*
La Symphonie n° 101 en
ré majeur « L'horloge » Hob. I: 101 fait partie des douze
symphonies londoniennes de Joseph Haydn. Elle doit son surnom au
rythme « tic-tac » présent tout au long du deuxième mouvement.
Les trois derniers mouvements ont été écrits en Autriche. Le
premier mouvement a été terminé en Angleterre. La symphonie a été
créée, sous la direction du compositeur à Londres le 3 mars 1794.
Puisque
le passé n'est plus, puisque l'avenir n'est pas encore, puisque le
présent lui-même a déjà fini d'être avant même qu'il a commencé
d'exister, comment pourrait-il y avoir une réalité du temps ? Aristote
Théophile
Gautier - La montre
Deux
fois je regarde ma montre, Et deux fois à mes yeux
distraits L'aiguille au même endroit se montre ; Il est une
heure... une heure après.
La figure de la pendule En rit
dans le salon voisin, Et le timbre d'argent module Deux coups
vibrant comme un tocsin.
Le cadran solaire me raille En
m'indiquant, de son long doigt, Le chemin que sur la muraille A
fait son ombre qui s'accroît.
Le clocher avec ironie Dit
le vrai chiffre et le beffroi, Reprenant la note finie, A l'air
de se moquer de moi.
Tiens ! la petite bête est morte. Je
n'ai pas mis hier encor, Tant ma rêverie était forte, Au trou
de rubis la clef d'or !
Et je ne vois plus, dans sa boîte, Le
fin ressort du balancier Aller, venir, à gauche, à droite, Ainsi
qu'un papillon d'acier.
C'est bien de moi ! Quand je
chevauche L'Hippogriffe, au pays du Bleu, Mon corps sans âme
se débauche, Et s'en va comme il plaît à Dieu !
L'éternité
poursuit son cercle Autour de ce cadran muet, Et le temps,
l'oreille au couvercle, Cherche ce cœur qui remuait ;
Ce
cœur que l'enfant croit en vie, Et dont chaque pulsation Dans
notre poitrine est suivie D'une égale vibration,
Il ne bat
plus, mais son grand frère Toujours palpite à mon côté. -
Celui que rien ne peut distraire, Quand je dormais, l'a remonté !
*
Domenico
Scarlatti, né le 26 octobre 1685 à Naples et mort le 23 juillet
1757 à Madrid, est un compositeur baroque et claveciniste virtuose
italien.
Né
la même année que Georg Friedrich Haendel et Jean-Sébastien Bach,
Domenico Scarlatti passe la première partie de sa vie dans le
sillage et l'ombre de son père, Alessandro, musicien très renommé
et principal promoteur de l'opéra napolitain. Claveciniste virtuose,
compositeur d'opéras, musicien de cour ou d'église, il ne parvient
cependant pas à se fixer durablement et à faire carrière dans l'un
des centres musicaux d'Italie où le mènent ses pérégrinations :
Naples, Rome, Florence, Venise…
Quelques
années avant la mort de son père, il s'installe au Portugal au
service de Marie Barbara de Bragance, princesse royale, fille aînée
du roi Jean V de Portugal. En 1729, elle épouse l'héritier de la
couronne d'Espagne, le futur Ferdinand VI. Maître de clavecin privé
de la maison de Marie-Barbara, il la suit de Lisbonne à Séville,
Aranjuez et Madrid, où il termine sa vie.
Il
a composé plus de 550 sonates pour clavecin d'une originalité
exceptionnelle et pour la plupart inédites de son vivant. Par ce
corpus, il est l'un des compositeurs majeurs de l'époque baroque.
Ses œuvres occupent une place clé dans le développement du langage
et de la technique de la musique pour clavier.
Nous en entendrons
quatre, interprétées ici de façon magistrale entre ombre et
lumière...
Le
Temps est l'image mobile de l'éternité immobile. Platon
William Blake
Earth's
Answer
Earth
raised up her head From the darkness dread and drear, Her light
fled, Stony, dread, And her locks covered with grey
despair.
'Prisoned on watery shore, Starry jealousy does
keep my den Cold and hoar; Weeping o're, I hear the father
of the ancient men.
'Selfish father of men! Cruel, jealous,
selfish fear! Can delight, Chained in night, The virgins of
youth and morning bear?
'Does spring hide its joy, When
buds and blossoms grow? Does the sower Sow by night, Or
the plowman in darkness plough?
'Break this heavy chain, That
does freeze my bones around! Selfish, vain, Eternal bane, That
free love with bondage bound !'
Réponse
de la terre La
Terre se redressa Au
fond de la nuit terreur & ombre. La
lumière se sauva : Froid
de pierre sombre ! Ses
boucles devinrent gris désespoir. « Au
rivage des eaux enfermée Par
l’étoile Jalousie je suis surveillée Glace
et blancheur Tandis
que j’entends qui pleure Le
Père des hommes anciens. « L’égoïste
père des Hommes ! Le
peureux, le cruel, l’égoïste Jaloux ! Le
plaisir Que
la nuit enchaîne Convient-il
aux Jeunes Gens aux Vierges du matin ? «
Le printemps cache-t-il sa joie Quand
bourgeons et fleurs se déploient ? Et
le semeur ? Sème-t-il
la nuit ? Les
labours, est-ce de nuit ou de jour ? « Viens
briser la lourde chaîne Qui
étreint dans la glace mes os L’égoïste !
la vaine ! Le
poison pérenne Qui
au servage condamne la liberté Amour »
*
Emilio
de Cavalieri (1550 – 1602), noble romain, fils du comte Tommaso
de’Cavalieri, dont l’amitié avec Michel-Ange fit scandale, actif
à la cour des Médicis et qui comme compositeur fut l’un des
premiers à mettre en musique une pièce dans le style monodique. Il
était également maître de chant, danseur et chorégraphe. En tant
que diplomate, il influença de façon décisive l’élection des
papes dans les années 1590. Après avoir organisé avec succès en
1599 les intermèdes des festivités du mariage de Marie de Médicis
et de Henri IV, Cavalieri produisit ses propres pastorales et, en
octobre 1600, l’Euridice de
Rinuccini et Peri.
Cavalieri
appartenait au cénacle de poètes et de musiciens réunis autour de
Bardi, avec qui il collabora pour de brillants divertissements
destinés au grand-duc de Toscane. Au même moment que Peri et
Caccini, il expérimenta en matière de récitatifs parlando et de
basse chiffrée dans ses mises en musique de pastorales de Bardi,
Tasso et Laura Guidiccioni (Aminta,
1590), Guarini et d’autres. Beaucoup de ses œuvres furent
composées pour la soprano de cour Vittoria Archilei et contiennent
des épisodes virtuoses ainsi que des symboles d’ornements. Son
œuvre la plus importante, La
Rappresentatione di Anima et di Corpo… per recitar can-ando,
fut exécutée à Rome en février 1600 devant les membres du Sacré
Collège. Outre de longs épisodes dialogués en récitatif
monodique, la Rappresentatione contient
des madrigaux et des chants en mètres de danse. On la considère
comme la première œuvre dramatique entièrement mise en musique, et
la partition imprimée est la première à offrir une basse chiffrée.
Nous
entendons ici la première scène du premier acte de l'opéra
« Rappresentatione di anima e di corpo ».
Entête, lui, le logos et le logos, lui, pour Elohîms,
et le logos, lui, Elohîms.
Lui entête pour Elohîms.
Tout devient par lui; hors de lui, rien de ce qui advient ne devient.
En lui la vie la vie la lumière des hommes.
La lumière luit dans la ténèbre, et la ténèbre ne l’a pas saisie.
Et c’est un homme, un envoyé d’Elohîms. Son nom, Iohanân.
Il vient pour un témoignage, pour témoigner de la lumière,
afin que tous adhèrent par lui.
Il n’était pas la lumière, mais celui qui témoigne pour la lumière.
La lumière, la vraie, qui éclaire tout homme venant dans l’univers,
lui, dans l’univers, et l’univers est engendré par lui
et l’univers ne l’a pas connu.
Il est venu chez lui, mais les siens ne l’ont pas accueilli.
Commencement de l'évangile selon Saint-Jean (traduction André Chouraqui)
Paul Celan
Sprich auch du sprich als letzter, sag deinen Spruch. Sprich Doch scheide das nein nicht vom Ja Gib deinem Spruch auch den Sinn. gib ihm den Schatten. Gib ihm Schatten genug gib ihm so viel also du um dich verteilt weisst zwischen Mittnacht und Mittag und Mittnacht. Blicke umher. sich: wie 's lebendigwird rings- Beim Tode ! Lebendig !
Wahr spricht, wer Schatten spricht.
Paul Celan
Parle toi aussi parle en dernier, dis ta parole. Parle Mais sans séparer le non du oui. Donne aussi le sens à ta parole: donne-lui l'ombre. Donne-lui assez d'ombre, donne-lui autant que tu en sais partagée autour de toi entre minuit et midi et minuit. Regarde tout autour vois comme ce qui t'entoure devient vivant - Près de la mort ! Vivant ! Qui parle l'ombre parle vrai.
«
Je pourrais comparer ma musique à une lumière blanche dans laquelle
sont contenues toutes les lumières. Seul un prisme peut dissocier ces
couleurs et les rendre visibles: ce prisme pourrait être l’esprit de
l’auditeur.» Arvo Pärt
Spiegel im spiegel
a été complété en 1978, juste avant que Pärt ne quitte définitivement
l’Estonie, où il subissait la censure. « Dans ma première période,
j’écrivais de la musique dans laquelle plusieurs notes étaient lancées
sur la page. Je ne les gardais pas comme des trésors. Je ne les tenais
pas, l’une après l’autre, entre mes mains. Chaque note est déterminante,
révélatrice. » Le titre de l’œuvre, qui peut aussi bien se lire «
miroir dans le miroir » que « miroirs dans le miroir », se veut une
référence à la multitude d’images que pourraient produire, en se
réfléchissant les uns dans les autres, des miroirs disposés en plan
parallèle.
Cette
pièce, comme de nombreuses autres de Pärt, est fréquemment utilisée
comme illustration sonore de documentaires ou de films. Elle est
également la base musicale d’une œuvre de danse contemporaine de Mats
Ek, Smoke/Solo for Two créée pour Sylvie Guillem en 1995. En 2005, Christopher Wheeldon utilise cette pièce pour son ballet contemporain After the Rain dansé par le New York City Ballet