Heure Musicale du 23 janvier

 Samedi 23 janvier 2021

CONCORDANCE DES TEMPS

Il faut laisser maisons et vergers et jardins,
Vaisselles et vaisseaux que l'artisan burine,
Et chanter son obsèque en la façon du Cygne,
Qui chante son trespas sur les bors Maeandrins.

C'est fait j'ay dévidé le cours de mes destins,
J'ay vescu, j'ay rendu mon nom assez insigne,
Ma plume vole au ciel pour estre quelque signe
Loin des appas mondains qui trompent les plus fins.

Heureux qui ne fut onc, plus heureux qui retourne
En rien comme il estoit, plus heureux qui sejourne
D'homme fait nouvel ange aupres de Jesuchrist,

Laissant pourrir ça bas sa despouille de boüe
Dont le sort, la fortune, et le destin se joüe,
Franc des liens du corps pour n'estre qu'un esprit.

Pierre de Ronsard

Mozart: Maurerische Trauermusik - Radio Filharmonisch Orkest and Groot Omroepkoor - Live concert HD - YouTube

W. A. Mozart Piano Concerto no 20 K 466 (d) Barenboïm 2013 - YouTube

Haydn Symphony No 85 B flat major La Reine The queen Roger Norrington Camerata Salzburg – YouTube

Mozart, Les Noces de Figaro, ouverture (OPRL, Gergely Madaras) - YouTube

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Composée en juillet 1785, la destination de cette "musique funèbre maçonnique" est incertaine : musique en commémoration d'un frère de loge ou accompagnement du "rituel de maîtrise"? Cette partition abonde de traits stylistiques propres à la musique maçonnique : la tonalité (do mineur, trois bémols à la clef), importance des vents (instruments typiques de la franc-maçonnerie comme les clarinettes, cors de basset, contrebasson), tierces et sixtes parallèles, autant de caractéristiques d'écritures que l'on retrouve dans les œuvres maçonniques de Mozart.

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1785, Mozart, enfin libre, est installé depuis trois ans à Vienne avec sa femme Constance, mais les commandes d’opéra se faisant désirer, il organise pour le 11 février un concert de souscription au Mehlgrube, un ancien entrepôt de farine transformé en casino avant de devenir à la fin du XVIIIe siècle une auberge où Beethoven se produira souvent. La partition, composée pour l’occasion, ne sera achevée que la veille et comme l’écrit Léopold, venu tout spécialement de Salzbourg, à sa fille Nannerl, « le copiste n’avait encore pas le jour même fini son travail et ton frère n’a pas eu le temps de jouer le Rondo parce qu’il devait revoir la copie ». Qu’importe l’orchestre déchiffrera le final à vue, Mozart dirigeant du piano tout en improvisant aussi les cadences qu’il notera par la suite sans qu’elles aient été conservées, laissant place à celles de Beethoven qui admirait beaucoup cette page, dont d’aucuns prétendent que sa tonalité comme sa construction seraient liées à l’entrée quelques mois plus tôt du compositeur en maçonnerie. Quoiqu’il en soit, son « frère » Joseph Haydn assista sans doute à la création, lui qui avait déclaré à Léopold, « je vous le dis devant Dieu, foi d’honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse ».

Et jamais concerto n’avait commencé de manière si sauvage et passionnée, presque dramatique préfigurant la rage d’Elvira dans le futur Don Giovanni, ou la folie meurtrière de son ultime Reine de la Nuit.

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Créée à Paris, Concert de la Loge Olympique, 1787 (probablement composée en 1785), la symphonie dite de « La Reine » fait partie des symphonies "parisiennes" (n° 82 à 87) de Haydn, fruit d'une commande passée par de riches amateurs de Paris, au premier rang desquels se plaçait Claude-François-Maris Rigoley, plus connu sous le nom de Comte d'Ogny. La totalité du cycle sera donnée au Concert de la Loge durant la saison 1787, sous le haut patronage de la reine Marie-Antoinette. Cette symphonie doit son nom sans doute au fait qu'elle était particulièrement appréciée par Marie-Antoinette. Comprend : 1- adagio, 2- vivace-romanza : allegretto-minuettot, 3- trio, finale (presto)

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Opera buffa par excellence, Les Noces de Figaro de Mozart s’inspire de la comédie en cinq actes de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro. En ré majeur, son ouverture n’a qu’une seule indication : presto. Sous la plume de Mozart, l’ouverture se doit d’être un mouvement rapide et crescendo, qui découvre quatre thèmes.

Après l’introduction des vents et d’une ritournelle qui progresse tout au long de l’œuvre, les cordes s’introduisent dans un thème qui leur est réservé. Le compositeur autrichien propose ensuite une modulation en la mineur, puis une éclaircie en la majeur. Sa fin, la coda, propose un crescendo vertigineux. Dès l’ouverture de son opéra, Mozart introduit à merveille ses Noces de Figaro.

Matthieu Denni

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