Lève toi et marche!

C'est peut-être un signe des temps, assez positif d'ailleurs, que les dernières comédies populaires à succès en France soient des films sur la thématique du handicap.

Avec La Finale de Robin Sykes et Tout le monde debout de Franck Dubosc, c'est un regard attachant et concerné sur le handicap qui est proposé. Passons sur le fait que dans ce premier film de Dubosc en tant que réalisateur, l'handicapée soit forcément belle comme le jour, violoniste et joueuse de tennis. Elle a tout pour être parfaite, sauf son fauteuil roulant qui est quand même bien gênant dans la vie quotidienne, à moins d'avoir une piscine escamotable....

Le message au premier degré de cette histoire d'amour entre un dragueur invétéré, vendeur de chaussures de sports, complètement improbable, est bien souligné: il faut changer son regard sur le handicap et être handicapé n'empêche pas de maîtriser son existence. Et certains handicapés sont sans doute bien plus libres que bien des valides. La merveilleuse scène où Jocelyn rencontre les amis sportifs de Florence, vrais handicapés ceux-là, avec leurs étrangetés à nos yeux, est ainsi un beau moment d'humanité dans un film par ailleurs pétri de beaux sentiments.

Le principal intérêt d'un tel film est bien plutôt dans sa portée métaphorique sur la véritable manière de se relever. Le miracle n'est pas dans le fait de se lever de son fauteuil mais bien plus dans la capacité de pardonner. Florence qui n'est dupe de rien depuis le début est prisonnière non pas de son fauteuil mais de son refus d'accepter l'idée même du changement de Jocelyn. Elle l'enferme dans son univers et son mensonge, voulant voir jusqu'où il irait dans son histoire. Emprisonné malgré lui dans son rôle, Jocelyn n'hésite pourtant pas un instant à briser tous ses espoirs pour sauver Florence en se levant au bon moment. À cet instant, alors que Lourdes est loin derrière eux, Florence s'enferme dans son déni, dans son refus de pardonner.

La manipulation n'est pas là où on s'attendait, celui qui vivait dans le mensonge, dont tout le mode de vie était un mensonge (même sa fortune de parvenu vulgaire au vu de ses origines sociales) veut maintenant la vérité et c'est au moment où il ne fait plus du tout semblant, qu'il est littéralement à terre que Florence va le ressusciter, le relever, illustrant ainsi une autre maxime évangélique: "la vérité vous rendra libre".

Pour le groupe Pro-Fil de Mulhouse
Roland Kauffmann


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