L'Heure Musicale virtuelle du 24 avril 2021

 Samedi 24 avril 2021

AMBIANCE SUD AMÉRICAINE


Tu joues tous les jours avec la lumière de l'univers ...

Tu joues tous les jours avec la lumière de l'univers.
Subtile visiteuse, tu viens sur la fleur et dans l'eau.
Tu es plus que cette blanche et petite tête que je presse
Comme une grappe entre mes mains chaque jour.

Tu ne ressembles à personne depuis que je t'aime.
Laisse-moi t'étendre parmi les guirlandes jaunes.
Qui inscrit ton nom avec des lettres de fumée parmi les étoiles du sud ?
Ah laisse-moi me souvenir comment tu étais alors, quand tu n'existais pas encore.
(...)
Je te crois même reine de l'univers.
Je t'apporterai des fleurs joyeuses des montagnes, des copihues,
des noisettes foncées, et des paniers sylvestres de baisers.

Je veux faire avec toi
ce que le printemps fait avec les cerisiers.
(...)

Tu es au crépuscule un nuage dans mon ciel,
ta forme, ta couleur sont comme je les veux.
Tu es mienne, tu es mienne, ma femme à la lèvre douce
et mon songe infini s'établit dans ta vie.

(...)

Pablo NERUDA

Toute la playlist ou pièce par pièce ci-dessous

Silvestre Revueltas: Sensemaya - YouTube

Sensemayá est un poème symphonique du compositeur mexicain Silvestre Revueltas, sur un poème du même nom écrit par le poète cubain Nicolás Guillén. Le compositeur s'inspire du poème « Sensemayá, Chant pour tuer une couleuvre », reprenant sous forme musicale le refrain rythmé "mayombe, bombe, mayombé". Silvestre Revueltas compose en mai 1937 une version pour orchestre de chambre, mais l'œuvre en version pour orchestre symphonique date de 1938. Elle est créée dans cette version le 15 décembre 1938, au Palais des beaux-arts de Mexico par des musiciens de l'orchestre symphonique de Mexico, dirigés par le compositeur. L'œuvre s'ouvre sur des percussions sourdes, les vents introduisant des phrases ponctuées de xylophone, avant le jeu des cuivres, en notes rapides se terminant sur une note allongée. Les cordes viennent s'ajouter. Les instruments se répondent avec un rythme qui croît avant de retomber. Le deuxième thème est repris, avec une partie jouée aux trompettes. Les thèmes s'entrelacent parfois avec des dissonances, alliés à la forte présence des percussions, ce qui en fait une musique très moderne en 1938.

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Oliver Wass - Ginastera Concerto for Harp Op. 25 – YouTube

Le concerto pour harpe est certainement l’œuvre de Ginastera la plus enregistrée, avec sa 1ère sonate pour piano et les Danses de Estancias. La création (succédant à près de neuf années d’attente) a été assurée en 1965 par Nicanor Zabaleta et l’orchestre de Philadelphie, dirigé par Eugene Ormandy, pas moins ! L’aspect « sauvage » et rêche de cette partition, en font ressortir son âpreté rythmique dans laquelle planent les ombres de Stravinsky et Bartok.

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10 - Gustavo Dudamel Danzon n°2 Arturo Marquez - YouTube

Arturo Márquez, compositeur mexicain de musique orchestrale renommé et toujours vivant, est né en 1950. Il est apprécié pour sa capacité à intégrer les éléments des styles mexicain et cubain dans ses œuvres. Sa série de Danzónes, en particulier la Danzón n°2, a contribué à sa notoriété internationale. Le danzón est une danse et donne aussi son nom à un genre musical d’origine cubaine. Tous deux sont dérivés de la contradanza et de la habanera, en plus libre.


On appelle
charangas les orchestres qui interprètent généralement ce genre. Leur composition se rapproche d’un orchestre classique cubain, auquel s’ajoutent des instruments à sonorités latines : piano, violons, violoncelles, güiros, clarinettes, flûtes, contrebasses et timbales Ces danzones sont basés sur la musique de la région de l’état de Veracruz au Mexique, et c’est d’ailleurs la visite d’un bal dans la ville de Veracruz qui a inspiré Marquez. Le Danzón no 2 est parfois surnommé le « deuxième hymne national mexicain ». L’œuvre Danzón n°2 a été commandée par l’université autonome du Mexique et créée en 1994 à Mexico. La pièce se concentre sur les accents plutôt que sur les temps, si bien que le tempo semble varier alors qu’il n’en est rien et que la précision demeure bien constante dans chaque mesure.

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Heitor Villa-Lobos: Bachianas Brasileiras nº 2 | Roberto Tibiriçá, regente | Orq. Sinfônica da UFRJ - YouTube

La Bachianas brasileiras n°2 date de 1930 et comporte des impressions typiques recueillies durant les voyages effectués au début du siècle. Dans les quatrième et dernier mouvements, on entend d'ailleurs la locomotive à vapeur qui avance à un rythme régulier dans l'arrière-pays du Nord-Est. En dépit de la petitesse de l'orchestre, la texture est d'une grande richesse.

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BIS

Gustavo Dudamel & Simon Bolivar Symphony Orchestra – Bernstein: West Side Story: Mambo – YouTube

Cette danse s’engage dans un tempo presto (rapide) et affiche tout de suite son caractère impétueux et dansant : deux accords fortissimo par tout l’orchestre laissent place à une formule rythmique exposée à vide par les percussions, et qui irriguera toute la pièce. L’accompagnement rythmique sera prédominant et omniprésent pendant tout le morceau, réalisé par toute une variété de percussions (cloches, bongos, woodblocks, conga…).

Il n’y a pas de mélodie fédératrice mais plutôt une succession de motifs courts et lapidaires. Ce procédé d’écriture exacerbe le caractère rythmique de la pièce, donne cet effet de discours tronqué, de respiration haletante qui nous rappelle l’intrigue : danger, défi et rivalité, tout cela avec brio. Les nombreux accents à contre-temps amplifient cet effet haletant, empressé, et apportent un sentiment d'instabilité à la danse.

Les différents motifs jouent sur le contraste et sur les oppositions de masse entre les pupitres de l’orchestre. Le premier élément thématique est donné par les cordes et les bois, ponctué par les chromatismes des cuivres canailles. Suit un motif en homorythmie interrompu à deux reprises par un retentissant « mam-bo ! » déclamé par les instrumentistes. Un troisième motif oppose à nouveau les cuivres au reste de l’orchestre, et fait réentendre le motif homorythmique précédent (sans les voix cette fois). La musique s’emballe : tout l’orchestre joue de plus en plus fort, et seuls émergent encore de la masse les trombones en soliste puis les trompettes. Cette sonorité des cuivres fait explicitement référence à la musique cubaine. Enfin, alors que la danse est à son paroxysme et que tout l’orchestre se déchaîne, le premier motif réapparaît et la pièce se termine en diminuant soudainement.

Matthieu Denni

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